Dossier du Mois –> Juin 2022

Adapter le pâturage des bovins aux conditions caniculaires

 

Il est de plus en plus fréquent d’avoir des séquences caniculaires au printemps mais surtout en été, ainsi qu’une pluviométrie faible. Les conséquences sur la pousse de l’herbe et sur les bovins au pâturage sont importantes.

Le stress thermique impacte fortement les bovins à plus ou moins long terme : problème de reproduction, mammites, diarrhées néo-natales sur les veaux naissants, boiteries, baisse de l’immunité, baisse de l’état corporel, baisse de la production de lait et moindre croissance… Les animaux s’épuisent et des conséquences peuvent apparaître plusieurs mois après (échec IA par exemple à l’automne …) Il est donc important de protéger les troupeaux des fortes chaleurs.

Pour lutter contre le stress thermique, les bovins réagissent de différentes manières :

  • Augmentent leur fréquence respiratoire.
  • Halètent et recherchent l’ombre.
  • Transpirent.
  • S’abreuvent plus.
  • S’alimentent moins, ruminent moins.

Avec des périodes de chaleurs plus fréquentes, il faut poursuivre le pâturage tout en garantissant la bonne santé des bovins.

Le maintien ou le retour des bovins en bâtiment est une solution plus coûteuse (plus  de paille consommée) et plus propice à la diffusion des maladies (concentration d’animaux plus importante).

 

Quelles mesures apportées ?

Une flore variée.

Il faut utiliser un système prairial plus résilient avec une flore diversifiée adaptée au climat.

La gestion des rotations de pâtures est importante : respecter le cycle de l’herbe permet une meilleure productivité et pérennité des prairies. Le surpâturage affaiblit la plante.

Abreuvement

Il faut apporter une eau de qualité et en quantité avec un débit suffisant (bacs, installation de réseaux) et augmenter le volume d’eau disponible en été. Lorsque la t°C est supérieure à 25°, une vache allaitante peut boire 110 litres par jour (140 pour une laitière). Une vache boit 20 litres par minute. Par conséquent, les abreuvoirs doivent être réglés pour ce débit et les bassins d’abreuvement dimensionnés au nombre de bovins (capacité et réserves)

Les points d’abreuvement doivent également être bien positionnés : éviter les coins de parcelles et sous les fils de clôtures (accès moindre), idéalement pas plus de 200m entre le point d’eau et la zone de pâturage.

 

Exemple pour 30 vaches allaitantes suitées, si point d’eau > à 200m

Conditions météo favorables Période de canicule
Consommation eau litres / jour 1 500 2 700
Capacité Abreuvoir (litres) 600 600 (*)
Débit (litres/minutes) 30 75

(*) ou disposer d’un volume de 1 200 litres (avec débit à 30l/mn)

 

Haies et plantations d’arbres

Des zones ombragées doivent être disponibles pour que les bovins se protègent du soleil. Ces plantations permettent aussi de limiter l’érosion, apportent un drainage du sol et contribuent à améliorer l’écosystème complexe que constitue la pâture. Les arbres rejettent de l’eau (en moyenne 1000 litres/jour), c’est un climatiseur naturel qui retient l’eau dans le sol !

Les haies implantées en périphérie du champ peuvent servir de « clôtures » et de zones de vies pour les auxiliaires

L’implantation des arbres doit être étudiée selon l’ombre qu’on recherche, la pente du terrain, le devenir de la parcelle et l’accessibilité du matériel (espacement entre chaque arbre).

Les espèces choisies doivent être adaptées au climat et au sol.

Photos Légende : réalisation d’ombrages débutée en 2016.

 

Source : rencontre GDS en Aveyron Juin 2022

 

 

GDS Pays de Loire