Annulation du salon de l’agriculture

Le Salon de l’agriculture, qui devait se tenir à Paris du 27 février au 7 mars 2021, est annulé en raison de l’épidémie de Covid-19. La décision de reporter l’événement à 2022, a été prise mardi 13 octobre par le Ceneca, propriétaire du salon, et Comexposium, son organisateur, à la suite d’une réunion dans la matinée des sept membres du Conseil de l’agriculture : Crédit Agricole, Groupama, MSA, FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coopératives de France et les Chambres d’agriculture. Une première dans l’histoire moderne (depuis 1964) de la foire expo. Le Salon de l’agriculture, plus gros salon en France, s’était tenu début 2020 juste avant le début du confinement lié à l’épidémie de Covid-19. Il avait accueilli 540 000 visiteurs contre 650 000 les années précédentes. Le salon avait fermé une journée plus tôt déjà à cause des risques épidémiques.

 

Des millions d’euros de perte

« Cette annulation a été prise la mort dans l’âme, reconnaît Sébastien Windsor, le président des chambres d’agricultures (APCA). Le Salon de l’agriculture, c’est un des rares moments où l’on communique positivement sur l’agriculture… » Les pertes liées à cette annulation se chiffrent « en millions d’euros ». Cette décision anticipée évite la mise en place des stands et limite les coûts. « Ça nous laisse le temps pour organiser d’autres événements », durant la semaine initialement prévue pour la foire-expo.

 

Maintien du concours général agricole des produits

Le concours général agricole des animaux est évidemment annulé. « Sa rentabilité est liée à la fréquentation du salon », précise Arnaud Lemoine, directeur délégué de Ceneca. Moins coûteux à organiser, le concours général agricole (CGA) des produits, qui juge chaque année environ 12 000 produits agricoles et alimentaires français, des miels aux cidres en passant par les fromages, et dont les finales se tiennent pendant les premiers jours du salon, se tiendra « dans trois ou quatre villes de province ». Le choix n’est pas encore arrêté.

 

Des marchés du terroir et un débat

Une alternative au hall des régions sera proposée au travers de marchés de produits fermiers à Paris et en province. En plein air. « Nous cherchons à en organiser dans toutes les régions sous l’égide des Chambres d’agriculture, des conseils régionaux et des départements » , indique Sébastien Windsor. Par ailleurs, un ou plusieurs débats sur l’évolution de l’agriculture et de l’alimentation, se tiendront à Paris autour du thème de la souveraineté alimentaire, a annoncé Jean-Luc Poulain, président de Ceneca. « Le Covid-19 nous en rappelle l’importance » , estime Sébastien Windsor.

 

Déception du monde de l’élevage

L’annulation du salon est une grosse déception pour les éleveurs, notamment de bovins, très présents chaque année porte de Versailles. « Nous perdons un moment privilégié de mise en avant de notre génétique et de discussion avec les consommateurs, commente Hughes Pichard, président de Charolais France, éleveur à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Une plaque à Paris, ça booste, ça assoit la notoriété de l’élevage. En 2020, nous étions la race à l’honneur. Passer du tout au rien, c’est dur. Nous allons réfléchir à des solutions pour mettre en avant notre travail de sélection. Nos deux débouchés économiques, celui de la génétique et celui de la viande, sont fortement impactés par la crise sanitaire. Nous comptions sur la tribune du Salon pour rebondir. C’est une occasion manquée. »

Source: Ouest France