- Lancé par le ministère en charge de l’agriculture en 2012, le Plan Écoantibio fête ses 10 ans d’existence avec d’excellents résultats : en une décennie, l’usage des antibiotiques en santé animale a fortement diminué en France. L’effort collectif doit se poursuivre. C’est la raison pour laquelle le ministère a lancé une nouvelle campagne de communication à l’occasion de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18 au 24 novembre 2022).
Limiter l’utilisation des antibiotiques est un sujet majeur de santé publique, à la fois en médecine humaine et vétérinaire. En effet, recourir trop souvent aux antibiotiques réduit à moyen et long terme l’effet de ces médicaments, que ce soit pour les Hommes ou les animaux. Les utiliser comme il faut, quand il faut, permet de préserver leur efficacité.
Depuis le lancement du plan Écoantibio en 2012, à l’initiative du ministère en charge de l’agriculture, d’importants efforts ont été réalisés par l’ensemble de la communauté d’acteurs, en particulier les vétérinaires, les éleveurs et les propriétaires d’animaux de compagnie mais aussi toute la communauté scientifique et académique.
Cette mobilisation collective porte aujourd’hui ses fruits : en dix ans, l’exposition de nos animaux aux antibiotiques a diminué de 47%.
La baisse de l’exposition est encore plus marquée pour les antibiotiques d’importance critique. Sous l’effet des contraintes réglementaires d’une part et grâce à l’engagement des vétérinaires et éleveurs d’autre part, leur utilisation est passée de 8% de l’ensemble des antibiotiques utilisés en 2011 à 1% en 2017. Depuis 2017, elle est stabilisée autour de 1%.
Il est essentiel que ces bons résultats perdurent. C’est pourquoi, le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire renouvelle à compter du mois de novembre 2022 sa campagne de communication « Les antibios, comme il faut, quand il faut ». L’opération vise à rappeler aux éleveurs,
aux propriétaires d’animaux de compagnie et aux vétérinaires les bonnes pratiques permettant la prévention des maladies bactériennes : l’amélioration des conditions de vie des animaux, la biosécurité, l’adoption de meilleures pratiques d’hygiène et la vaccination des animaux.
La campagne de communication est relayée dans la presse spécialisée (agricole, vétérinaire…) et les différents acteurs mobilisés sur l’antibiorésistance : cabinets vétérinaires, associations de protection animale, organisations professionnelles du secteur de l’élevage, partenaires du Plan Écoantibio. Les vétérinaires, par leur rôle de conseil et de prescription, jouent un rôle essentiel dans l’atteinte de ces objectifs depuis le lancement du plan Écoantibio.
Comment limiter le recours aux antibiotiques ?
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Améliorer la prévention des maladies, notamment par l’hygiène et la biosécurité dans les élevages
La mise en œuvre de mesures de biosécurité et d’hygiène dans les élevages, ainsi qu’au sein des établissements de soins vétérinaires, permet de réduire l’introduction et la dissémination des organismes pathogènes.
- Maintenir les animaux en bonne santé grâce à la vaccination et en améliorant leurs conditions de vie
La vaccination des animaux contribue à la prévention sanitaire. Les effets positifs de la vaccination sont démontrés.
Elle doit être couplée à de bonnes pratiques d’élevage : qualité de l’alimentation, de l’eau de boisson, du logement. Le bien-être des animaux contribue également à leur bonne santé.
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Soutenir la recherche pour favoriser l’accès à des produits de santé efficaces et économiques, autres que les antibiotiques
La recherche dans le domaine des traitements alternatifs permettant de lutter contre les bactéries (phytothérapie, aromathérapie, phagothérapie…) sera développée.
La mobilisation des éleveurs, des propriétaires d’animaux de compagnie, des vétérinaires et de tous les acteurs du sanitaire en élevage est essentielle pour relever ce défi.