Une année s’est écoulée depuis la parution de l’arrêté ministériel du 31/07/19 réglementant la surveillance de la BVD et l’assainissement (le cas échéant) dans tous les cheptels bovins français.
En Maine et Loire, les indicateurs BVD que nous avons collectés sur les analyses de lait de tank et sur les mélanges de sérum réalisés lors de la prophylaxie ont permis d’attribuer des statuts aux cheptels. En fonction de ces derniers, certains avaient besoin de faire des analyses complémentaires pour vérifier la circulation du virus et d’autres, au statut favorable, n’avaient rien de plus à faire. L’important étant, pour les cheptels ayant des indicateurs favorables, de veiller à ne pas faire entrer le virus dans l’élevage et donc de tester la BVD sur les futurs animaux introduits – pratique également importante pour les cheptels qui sont en cours d’assainissement…
Au démarrage de la campagne, nous estimions à 70% le nombre d’élevages laitiers (laitiers et mixtes) en statut favorable contre 67% en fin de campagne. Les estimations de début de campagne ont été réalisées d’après les indicateurs BVD des adhérents GDS des années précédentes. Concernant les allaitants, nous estimions à environ 50% les élevages ayant des indicateurs BVD négatifs. En fin de campagne, nous avons pu définir un statut pour la plupart des cheptels allaitants (allaitants, mixtes et engraisseurs) et aujourd’hui, 66% d’entre eux ont un statut favorable.
Parmi les cheptels dont les indicateurs sont positifs, nous avons environ 170 cheptels vaccinant tout le troupeau ou seulement une partie avec un vaccin dit « marqueur ». Pour ces derniers, il suffit de tester un échantillon de 10 jeunes bovins non vaccinés chaque année, lorsque cela est possible, pour confirmer le statut de l’élevage.
Les réactions des éleveurs face à ce programme d’éradication étaient diverses. Certains, pour lesquels une circulation virale était avérée avec des animaux Infectés Permanents Immunotolérants confirmés (IPI), ne comprenaient pas la nécessité de s’assainir alors que les conséquences sanitaires et économiques de l’infection ne s’étaient pas (encore) manifestées. D’autres, qui avaient connu des passages de BVD, nous demandaient pourquoi l’éradication n’avait pas été rendue obligatoire plus tôt…
Globalement, la nécessité de combattre une maladie fragilisant les élevages et aux lourdes conséquences économiques a été comprise et entendue.
Et maintenant ?
Nous continuerons les efforts entrepris sur cette première campagne jusqu’à atteindre, dans les années à venir, une situation assainie et maîtrisée.
La nouveauté de la campagne 2020/2021 sera la parution attendue cet été d’un nouvel arrêté ministériel incluant la surveillance des mouvements à ce programme d’éradication. Cela s’inscrit dans la continuité de ce qui avait été préconisé depuis le départ sur l’intérêt de contrôler les animaux à l’introduction (et même avant le départ de l’exploitation vendeuse pour plus de sécurité).
L’éradication a débuté et cette démarche ne pourra aboutir qu’avec le concours de tous !
Céline Barberet, Vétérinaire Conseil GDS49