La Besnoitiose une maladie vectorielle émergente

A quoi est-elle due ?

La Besnoitiose est une maladie due à un parasite : Besnoitia Besnoiti. Ce parasite infecte les bovins de toute race à partir d’un an et se développe au sein de nombreux tissus (peau, muqueuses…) en formant des kystes.

Comment est-elle transmise ?

Le parasite est transmis d’un bovin infecté à un bovin sain par des piqures d’insectes qui se nourrissent de sang (taon, stomoxes…) ou par l’utilisation d’aiguilles à usage multiples. L’augmentation des cas de Besniotiose dans nos régions s’explique en partie par les températures hivernales de plus en plus douces favorisant le développement des insectes.

La transmission par les insectes explique que la contamination ait souvent lieu au sein d’un troupeau ou entre élevages très proches car les insectes se nourrissent sur de courtes distances (100m maximum).

Quels sont ces symptômes ?

Cette maladie compte 3 phases :

La première phase est la phase fébrile, l’animal infecté a une forte fièvre, un écoulement nasal, oculaire et une baisse de l’état général. La deuxième phase est une phase d’œdème, il y a apparition d’œdèmes douloureux sur la tête, les membres, la mamelle, les testicules… La troisième phase est souvent la plus caractéristique, c’est la phase de dépilation et d’épaississement de la peau. Cette phase et très douloureuse et peut conduire à la baisse des performances zootechniques, à la non valeur voire à la mort de l’animal. Des kystes parasitaires se forment dans le derme, le conjonctif sous cutané et au niveau des yeux.

Comment la diagnostique-t-on ?

Cette maladie peut être confirmée par une prise de sang avec des tests sérologiques (Elisa, Western Blot…) ou par identification de kystes parasitaires notamment au niveau des yeux.

Comment la traite-t-on ? Comment s’en prémunir ?

Les traitements de cette maladie sont illusoires, même si une amélioration temporaire a lieu, l’animal peut rester porteur à vie et contaminer d’autres bovins.

Le fond FMSE est ouvert pour aider à assainir un cheptel. Ce plan consiste à dépister tous les animaux de plus de 6 mois et à éliminer ceux ayant rencontrés la maladie. Les éleveurs adhérents au GDS bénéficient d’une prise en charge complémentaire aux frais d’analyses et aux pertes dues à l’éradication. Le mieux reste d’éviter d’introduire la maladie dans son troupeau en testant les animaux à l’achat surtout ceux provenant de zones « à risque » du sud/centre de la France.  Il est également conseillé de rechercher la présence de kystes au niveau des yeux. Le Gds prévient les éleveurs par courrier des introductions qui pourraient être à risque mais le mieux est de tester à chaque fois car la maladie s’étend à présent dans presque toute la France.

Quel est l’état des lieux dans notre région ?

Cette maladie est inégalement recherchée en France mais les zones du sud et du centre de la France sont des régions endémiques de la maladie où les animaux montrent à présent peu de signes cliniques (une certaine immunité semble s’être mise en place). La problématique n’est pas la même dans nos régions où la maladie est « récente » et peut faire beaucoup de dégâts. L’objectif reste donc d’éviter d’introduire des animaux porteurs. Récemment, un test sérologique sur le lait de tank a été développé pour permettre de donner une vision globale de la contamination des troupeaux. Le GDS49 l’a proposé à ses adhérents laitiers et il servira d’indicateur et d’alerte afin de révéler une atteinte significative du troupeau. Cette année, parmi l’ensemble des troupeaux laitiers adhérents dans le Maine et Loire (environ 1000 élevages) seuls 3 troupeaux laitiers ont vu leur indicateur revenir défavorable ce qui laisse présager une présence encore faible de la maladie dans les élevages laitiers du département, ce qui est une bonne nouvelle !

Dès que ces tests de groupe seront disponibles en troupeaux allaitant, ils seront également déployés par le GDS49 sur le département.

Céline Barberet, Vétérinaire Conseil GDS49