Depuis mars dernier, le virus de l’IAHP a été détecté aux USA dans une trentaine d’élevages de vaches laitières dans 9 Etats. Les symptômes observés chez les bovins sont une baisse de la production de lait, perte d’appétit, et une décoloration du lait. Les bovins malades se rétablissent rapidement mais il semble que beaucoup d’animaux sont asymptomatiques.
La particularité des cas bovins aux USA est la forte concentration du virus dans le lait et très peu de virus dans le tractus respiratoire, avec une transmission entre bovins pendant la traite via les microgouttelettes de lait infectés restés sur les manchons trayeurs (transmission de mamelle en mamelle). Les mouvements d’animaux infectés seraient également à l’origine de la contamination de certains troupeaux. Les autorités américaines ont de fait mis en place un dépistage avant mouvement entre Etats.
Concernant le risque pour la santé humaine, un seul cas humain, salarié d’une exploitation laitière, été confirmé avec des signes bénins (conjonctivite). Cependant du fait de la forte présence du virus dans le lait, les autorités américaines recommandent de ne consommer le lait cru de ces exploitations qu’après pasteurisation qui permet l’inactivation du virus. Il n’existe cependant pas à ce jour de données concernant la survie du virus dans les fromages au lait cru.
L’Europe est très attentive sur la situation des USA. Il n’y a aucun signalement à ce jour en Europe d’une quelconque infection de bovins et, les génotypes H5N1 circulant sur le continent américain n’ont pas été mis en évidence en Europe.
D’autre part, en France, du fait d’une situation sanitaire nationale favorable tant dans la faune sauvage qu’en élevage, le niveau de risque IAHP sur le territoire est abaissé à « négligeable » depuis le 3 mai 2024 (Arrêté du 26/04/2024 qui s’accompagne de l’Arrêté relatif aux mesures de surveillance, de prévention, de lutte et de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène). Seuls dix foyers ont été confirmés chez les oiseaux d’élevage pour la saison 2023/2024 (contre 402 pour la saison précédente à la même période), aucun foyer en élevage n’a été détecté depuis le 16/01/2024 et aucun foyer en faune sauvage migratrice depuis le 07/01/2024. L’obligation vaccinale des palmipèdes en élevage mise en place à l’automne 2023 a contribué à réduire le risque d’exposition aux virus H5N1 en France, même si la pression de l’avifaune était également moindre. Cette moindre circulation du virus diminue le risque de contamination de l’environnement et de transmission aux mammifères. C’est un facteur de prévention favorable, en complément des mesures de biosécurité.
Il conviendra d’être vigilant sur le risque d’introduction de cette souche via les migrations d’oiseaux l’hiver prochain.
Source : GDS France