Dossier du mois N°14 –> Mai 2022

Les litières en élevage Bovin

 

De plus en plus d’élevages tentent de trouver des alternatives à la paille en termes de litière. En effet, depuis plusieurs années certaines régions, qui ne sont pas auto-suffisantes en production de paille, peinent à en acheter suffisamment. Il faut parfois la faire venir de très loin ce qui n’est pas avantageux économiquement mais aussi écologiquement.

Il existe de nombreuses alternatives à la paille de céréales cependant peu ont été étudiées de manière approfondie sur le terrain. Elles ne sont pas toutes équivalentes en termes de confort, de praticité, de gestion sanitaire et d’absorption (tableau ci-dessous). La plus étudiée reste la litière sur copeaux/sciure de bois.

Le rôle de la litière est de permettre un bon confort des animaux en bâtiment mais surtout d’absorber l’humidité (urines, bouses, lait..) afin de réduire la contamination bactérienne. C’est pour cette raison que l’utilisation de matelas ou tapis seule ne suffit pas. Il faut faire attention car le choix de la litière peut avoir une influence sur le développement de bactéries au sein de celle-ci. La propreté de la litière est bien sûr primordiale et garantit une bonne gestion sanitaire de l’élevage en diminuant drastiquement certains problèmes : mammites, diarrhées des veaux, gros nombril etc..

Les litières inorganiques comme le sable sont moins sujettes au développement bactérien que les litières organiques comme la paille, les copeaux, la sciure…. Par contre, comme le pouvoir absorbant des litières inorganiques est moindre, une fois souillées par les déjections la prolifération bactérienne est la même que dans les litières organiques. Les animaux sont alors encore plus rapidement en contact avec l’humidité et les bactéries. Il faut aussi tenir compte du caractère abrasif du sable qui peut conduire à des micros lésions de la peau notamment au niveau des mamelles.

Certaines litières sont à éviter ou au contraire à privilégier en fonction des problématiques sanitaires de l’élevage.

Une étude a montré que la sciure de bois, non contaminée par les déjections, peut contenir une quantité non négligeable de Klebsiella, bactéries responsables de mammites graves. Elle ne doit donc pas être utilisée dans des élevages ayant déjà cette problématique et être remplacée par du sable ou de la paille dans ce cas. La paille quant à elle devrait être évitée dans les troupeaux ayant des problèmes de mammites à Streptocoques même si ce n’est pas la première mesure à mettre en place pour permettre la diminution de ces mammites.

L’utilisation de chaux hydratée en plus de la paille peut être utilisée pour réduire le nombre de bactéries dans la litière (Coliforme, streptocoques, klebsiella) et ce de façon à priori plus efficace que lors de l’ajout de copeaux de bois ou de cendres de charbon. Attention cependant aux lésions et irritations provoquées par la chaux si elle entre en contact avec la mamelle et qu’elle est en trop grande quantité ! Il faut impérativement la mélanger ou la recouvrir de paille.

Il faut donc bien réfléchir avant de changer de litière en prenant en compte les aspects pratiques (coût, facilité à changer, facilité à entretenir, recyclage), son confort et ses particularités en matière de développement bactérien. Il reste encore des efforts à faire en termes de recherche d’alternatives à la paille de céréales.

 

Tableau : Comparatif des différentes litières (Source chambre d’agriculture de l’ouest, institut de l’élevage 2012)