1. Quel est l’agent responsable ?
La maladie d’Aujeszky est une maladie virale (virus de la famille des Herpesviridae) hautement contagieuse qui touche les suidés domestiques et sauvages (porcs et sangliers), et de façon accidentelle les carnivores et les ruminants. Elle n’est pas transmissible à l’Homme.
Une épizootie aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de la filière porcine.
La vigilance et la rapidité de réaction en cas de foyer sont essentielles afin d’éviter l’extension de la maladie.
Depuis 2006, la maldie d’Aujeszky est maladie réputée contagieuse chez toutes les espèces de mammifères. Ce classement induit que toute suspicion de maladie d’Aujeszky est à déclarer auprès de la direction des services vétérinaires.
La France continentale (hors la Corse) et l’Ile de La Réunion sont reconnues indemnes de maladie d’Aujeszky en élevages porcins, par la décision 2008/185/CE1. Toutefois, la maladie circule chez les sangliers sauvages.
2. Comment ça se transmet ?
Cette maladie se transmet principalement par voie directe lors de contacts rapprochés entre porcs ou sangliers infectés.
La maladie peut aussi se transmettre par voie indirecte, entre élevages par aérosol, via du matériel contaminé, ou encore par ingestion d’aliments à base de viande de porcs infectés.
3. Quels sont les symptômes ?
Les signes cliniques évocateurs de la maladie d’Aujeszky sont les suivants :
- concernant les porcs reproducteurs : perte d’appétit, fièvre persistante, troubles de la reproduction (avortements en série, fœtus momifiés, morts-nés, retours en chaleur, retards ou absences de mises bas…) et troubles respiratoires ;
- concernant les porcelets en maternité ou en post sevrage : mortalité accrue avec fièvre et symptômes nerveux (démarche titubante, crises convulsives, tremblements, pédalages…) ;
- concernant les porcs charcutiers : perte d’appétit, fièvre persistante, troubles respiratoires (toux, symptômes respiratoires d’allure grippale..) et retards de croissance
Mais l’expression de ces signes cliniques peut être variable d’un élevage à l’autre et, notamment, l’intensité des symptômes.
Chez les autres espèces pouvant être en contact direct ou indirect avec des suidés (chiens, chats, bovins, caprins, ovins, équins…) les animaux contaminés présentent généralement des signes nerveux (démangeaisons démentielles) et/ou une forte fièvre. La mort intervient inexorablement en 2/3 jours.
4. Comment établir le diagnostic ?
- Le diagnostic direct par analyse PCR sur tissus et sang de porc
- Le diagnostic indirect par analyse sérologique par mélange de buvards ou de sérums
5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?
En cas de suspicion clinique, l’élevage est placé sous arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS). Ceci entraîne notamment une interdiction de mouvement des animaux en provenance et à destination de l’élevage en attendant que son statut soit précisé dans le cadre d’une enquête épidémiologique qui comprend notamment la réalisation d’un dépistage sérologique.
En cas de confirmation, l’élevage est placé sous arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APDI) qui prévoit :
- l’abattage de tous les porcins détenus dans l’exploitation ;
- la destruction du sperme, des ovules ou des embryons de porcins détenus dans l’exploitation ;
- la réalisation d’une enquête épidémiologique permettant d’identifier les élevages susceptibles d’avoir été infectés (notamment les élevages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour du foyer) ;
- le cas échéant, des prélèvements sur les porcs issus des élevages en lien épidémiologiques avec l’élevage infecté ;
- le nettoyage et la désinfection des locaux et matériels de l’élevage, avant une remise en place d’animaux.
Les analyses sont prises en charge par l’État et les pertes induites par l’abattage des animaux et l’assainissement de l’élevage indemnisées par l’État.
Un vaccin contre cette maladie existe pour les porcins. La vaccination et les mesures d’hygiène mises en œuvre dans les années 1980 ont permis éradiquer la maladie dans la plus grande partie du territoire français. La vaccination est aujourd’hui interdite dans les territoires officiellement indemnes, suivant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), afin que les tests de dépistage puissent détecter d’éventuels nouveaux cas suspects.
6. Mesures de biosécurité
Il faut observer les règles de base de la conduite hygiénique de l’élevage : isolement sanitaire de l’élevage, protection contre les sources de contamination, qualité de l’ambiance dans les bâtiments. De même lors des introductions, faire attention aux garanties de cheptels indemnes…
7. Comment l’éviter ?
L’Arrêté Ministériel du 28 janvier 2009 a permis l’allégement de la prophylaxie. Le dépsitage doit être réalisée dorénavant uniquement dans les élevages de sélection et de multiplication et les élevages plein-air (y compris les engraisseurs) selon les modalités ci-dessous :
8. Les actions du GDS
En tant qu’OVS, Le GDS doit être destinaire des analyses Aujszky réalisées dans les élevages du département.
Les GDS accomapgnent les éleveurs en cas de suspicion confirmée.
9. Les aides du GDS
- Prophylaxie : Le GDS prend en charge le dépistage annuel à 100% pour ses adhérents.
- Assainissement :
Pour la valeur éventuelle non couverte par l’Etat ni par le FMSE, le GDS intervient à concurrence de :
par truie abattue (vide total) |
153,00 € |
par truie abattue (vide partiel) |
76,00 € |
par verrat abattu |
153,00 € |
Pour les porcs du Post Sevrage et de l’Engraissement, abattus et hors gamme, valeur selon le prix payé éleveur (cadran MPB +plus values), jusqu’à :
< à 1,07 €/kg |
22,87 € |
de 1,07 à 1,14 €/kg |
26,53 € |
de 1,14 à 1,22 €/kg |
30,18 € |
de 1,22 à 1,30 €/kg |
33,84 € |
de 1,30 à 1,37 €/kg |
37,50 € |
de 1,37 à 1,44 €/kg |
41,16 € |
de 1,44 à 1,52 €/kg |
44,82 € |
> à 1,52 €/kg |
46,65 € |
Remboursement complémentaire à l’Etat des produits de désinfection utilisés lors du vide sanitaire spécifique, pour arriver à 100 % du HT.
- Biosécurité :
Dans le cadre de l’application de l’arrêté biosécurité du 16 octobre 2018 dans les Pays de la Loire et suite aux réunions de concertation associant les représentants de la filière régionale porcine et du conseil régional, la DRAAF ont lancé deux appels à projets spécifique biosécurité en filière porcine hors PDR.
Cet appel à projets vise à accompagner les investissements de clôtures en vue d’empêcher l’intrusion et le contact direct de suidés sauvages avec les suidés d’élevage, conformément à l’arrêté précité et son instruction technique DGAL/SDSPA/2019-389 du 15 mai 2019.
Il s’adresse aux élevages les plus exposés à ce type de risques : les élevages plein-air, en courettes ou sous hangars fermés par des murets ou barrières métalliques ajourées sur l’extérieur.
Il doit permettre de répondre aux besoins des petits élevages aux investissements modérés (non éligibles au PCAE).
Les sections porcines GDS Pays de la Loire ont décidé d’un accompagnement de 10% des dépenses éligibles en complément des 30% de l’Etat.
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr
Source GDS61