1. Définition d’un avortement

C’est l’expulsion d’un produit non viable de la gestation. Dans la pratique, cela revient à une interruption de la gestation au cours de la période fœtale (*).

Sur le plan légal, l’avortement est l’expulsion de tout fœtus et animal mort-né ou succombant dans les 48 heures qui suivent la naissance.

(*) la période fœtale est atteinte en moyenne à 35 jours chez la chèvre et la brebis.

 

2. Prophylaxie obligatoire

La survenue d’un avortement doit toujours conduire à suspecter une cause infectieuse, à ce titre le dépistage de la brucellose sur une femelle qui vient d’avorter est obligatoire dans le cadre de la surveillance de cette maladie : le rôle de veille sanitaire de l’éleveur est primordial dans un contexte d’allègement des prophylaxies.

 

3. Protocole OSCAR

Il existe plusieurs maladies abortives plus ou moins répandues à rechercher en complément de la brucellose. Pour trouver une cause d’avortement on recherche souvent les maladies les plus courantes en première intention puis dans un second temps d’autres maladie.

  • Analyse en première intention

La fièvre Q : La Fièvre Q est une maladie due à la bactérie Coxiella burnetii. Elle affecte l’ensemble des espèces de ruminants mais également l’Homme. C.burnetii est très résistante dans le milieu extérieur qui peut ainsi constituer un réservoir.

  • Pour le diagnostic direct (selon ordre de préférence) : Ecouvillon de mucus vaginal, placenta, organe de l’avorton, liquide stomacal de l’avorton. On recommande très fortement de prélever, à des fins de diagnostic direct, un maximum de femelles ayant avorté. Réalisation de 2 à 6 écouvillons de mucus vaginal de femelles ayant avorté depuis moins de 8 jours.
  • Pour le diagnostic indirect : sérum de 10 femelles ayant avorté ou à problème de reproduction du lot touché par les avortements.

Chlamydiose : La chlamydiose est une maladie due à la bactérie Chlamydiophila abortus. Elle est assez comparable à l’agent de la Fièvre Q.

  • Pour le diagnostic direct : Ecouvillon de mucus vaginal, placenta, organes d’avorton.
  • Pour le diagnostic indirect : Sérum de 5 brebis ou chèvres du lot touché par les avortements

Toxoplasmose : L’agent responsable de la toxoplasmose est un parasite intracellulaire appelé Toxoplasma gondii.

  • Pour le diagnostic direct : Encéphales à privilégier. Possible sur placenta. Ne pas réaliser d’analyse sur le foie qui n’est pas un prélèvement approprié pour la recherche de la toxoplasmose
  • Pour le diagnostic indirect : Sérum de 5 brebis ou chèvres du lot touché par les avortements
  • Analyse en 2nde intention
    • Border disease (La Border Disease est une maladie virale contagieuse ovine. C’est l’équivalent de la B.V.D. chez les bovins).
    • Avortements à salmonelles
    • Avortements à Listeria
    • Agents mycosiques

 

4.Précaution à prendre suite à un avortement

  • J’utilise des gants et un gel désinfectant pour aider l’animal à mettre bas, ou pour manipuler l’avorton.
  • Mes vêtements sont lavés au minimum à 60°C et le matériel utilisé pour l’avortement est soit lavé et désinfecté de façon correcte, soit brûlé.
  • J’isole l’animal qui a avorté pour limiter le risque de transmission. Il est possiblement source de contamination pour le reste de mon troupeau et pour moi-même ou toutes personnes pénétrant sur l’élevage.
  • J’empêche les carnivores domestiques et sauvages (chien, renard…) de s’approcher des produits de l’avortement et de l’animal avorté.
  • J’appelle immédiatement mon vétérinaire sanitaire pour effectuer la déclaration obligatoire de tout avortement. Le vétérinaire fera les prélèvements pour la recherche de la brucellose à minima et des autres maladies abortives si nécessaire. L’idéal est de conserver l’avorton et le placenta pour que le vétérinaire puisse éventuellement y faire des prélèvements.

Rappel : La visite vétérinaire, le prélèvement et les analyses Brucellose sont pris en charge à 100% par l’Etat.

  • Après le passage du vétérinaire, je détruis les déchets d’avortements. Il est possible de les brûler ou de les enfouir profondément en les recouvrant de chaux vive (au moins 60 cm pour les protéger des carnivores) ou en les mettant à l’équarrissage (préféré un bac pour y empêcher l’accès).
  • Je nettoie, décape et désinfecte le local où l’animal a mis bas (ou a été isolé) pour éviter la contamination d’autres animaux.
  • J’enregistre l’avortement dans mon carnet sanitaire et je note les renseignements suivants : le numéro de l’animal avorté, l’âge, la date de l’avortement et le mois de gestation.

 

5. Les actions du GDS

Le GDS participe aux frais engagés sur les analyses lors d’avortement à hauteur de 60%.