Besnoitiose

1. Quel est l’agent responsable ?

La besnoitiose est une maladie parasitaire, vectorielle, saisonnière et incurable parasite microscopique du groupe des coccidies le besnoitia besnoiti.   

 

2. Comment ça se transmet ?

Ce parasite se transmet de bovin à bovin par infection de voisinage via différentes piqures d’insectes (taons, stomoxes) mais aussi par l’utilisation d’aiguilles à usage multiple. L’introduction de bovins infectés par leurs transports dans une zone non infectée étend le champ d’action de la maladie.

Si les parasites proches de Besnoitia besnoiti ont 2 hôtes (un intermédiaire et un définitif), son hôte définitif n’est pas connu. Les suspicions portées sur le chat n’ont jamais été confirmées expérimentalement. Les contaminations observées sont donc liées à un transfert de parasites de bovin à bovin par des insectes piqueurs, taons et stomoxes essentiellement.

Lorsqu’un insecte piqueur est interrompu pendant son repas de sang sur un bovin infesté (coup de patte, de queue …), il peut finir son repas sur un bovin indemne situé à proximité et lui inoculer le parasite.

Plusieurs paramètres influencent la vitesse de diffusion de la maladie dans le troupeau :

  • Nombre d’animaux fortement infestés
  • Quantité d’insectes piqueurs
  • Proximité entre les animaux

Quelques dizaines de mètres entre bovins suffisent à réduire le risque de transmission. Pour limiter la contamination de votre troupeau il est recommandé d’isoler les animaux suspects ou confirmés porteurs du parasite.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Les animaux contaminés par le parasite de la besnoitiose n’expriment pas tous des symptômes cliniques.

Cette maladie se développe en trois phases.

La première phase est appelée phase fébrile et se déroule du 3 au 10éme jour après la contamination les symptômes de cette phase sont l’isolement de l’animal, des larmoiements, des jetages (écoulements clairs), un animal essoufflé, de la fièvre, la congestion des muqueuses, la crainte de la lumière vive.

La seconde phase est la présence d’œdème. Cette phase se déroule entre 1 et 2 semaines après la contamination, les symptômes de cette phase sont un œdème bien visible au niveau de la tête et aux extrémités des membres, des déplacements difficiles, pour les mâles une hypertrophie testiculaire.

Œdèmes

La troisième phase est la phase de dépilation et de sclérodermie cette phase se déroule à partir de la 6éme semaine après la contamination. Les symptômes sont un épaississement cutané durable (semblable à une peau d’éléphant), des crevasses aux articulations, des dépilations diffuses, un amaigrissement, l’apparition possible de kystes sur le sclère oculaire (blanc de l’œil).

 

Sclérodermie

Kystes oculaires

Un taureau malade de besnoitiose a de très grands risques d’être stérile, il est donc impératif d’éliminer les mâles reproducteurs malades.

Dans un troupeau atteint, on trouve des bovins :

– Indemnes, séronégatifs : ils n’ont jamais été en contact avec le parasite.

– Contacts : ils sont séropositifs mais, il est impossible de mettre en évidence le parasite dans leur organisme.

– Porteurs asymptomatiques : ils sont séropositifs et portent une grande quantité de parasites dans des kystes visibles dans les yeux mais n’ont pas d’autres symptômes.

– Malades : ils présentent des signes évidents de la maladie : leur peau d’épaissie et se cartonne progressivement

 

4. Comment établir le diagnostic ?

En début d’évolution de la maladie, les symptômes sont souvent assez diffus, le diagnostic clinique est donc assez compliqué à réaliser. Le diagnostic de cette maladie s’effectue uniquement par sérologie individuelle (mise en évidence des défenses immunitaires de l’animal, il est utilisé pour estimer une circulation virale de la maladie), mais la maladie n’est détectable qu’à sa troisième phase sois 6 semaines après la contamination de l’animal. La première sérologie positive dans un élevage doit impérativement être confirmée par un test Western-Blot (méthode debiologie moléculairequi permet la détection deprotéinesspécifiques à la maladie sur une membrane.) qui est plus précoce.

La PCR biospie sur peau est également possible afin de détecter les kystes mais elle reste très tardive dans le diagnotic. Elle permet cependant de déterminer les porteurs asymptomiques et les animaux à éliminer également car ils constituent un réservoir de la maladie.

 

5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?

Il existe aucun traitement qui permette à l’animal d’éliminer l’ensemble des parasites.

Pendant les phases d’hyperthermie et d’œdèmes, un traitement à base de sulfamides permet de ralentir l’évolution de la maladie. En général il est alors possible de valoriser l’animal à l’abattoir. Le traitement inclut des antibiotiques, il faut donc faire attention au délai d’attente. Plus le traitement est précoce, plus il est efficace. Même si l’état de l’animal s’améliore, il devra être éliminé car il reste une source de contamination pour les autres animaux. Contactez votre vétérinaire pour mettre en place un traitement adapté.

Dès qu’il y a un risque de besnoitiose, il faut de suite isoler les animaux suspects, les rentrer en bâtiment s’ils sont en pâture. La mise en place d’un protocole de dépistage sera importante afin d’identifier l’ensemble des animaux touchés. Il faudra alors réaliser un contrôle sérologique de tous les animaux de plus de 6 mois. Ce contrôle doit être effectué de préférence entre décembre et mars, période d’activité vectorielle faible, ce qui garantit le statut des animaux testés. Une enquête épidémiologique pourra être mise en place afin de cibler la source du problème, connaitre les cheptels voisins qui pourraient être atteint et limiter la diffusion du parasite. La mise en place d’un plan d’assainissement suppose de créer une stratégie d’élimination des animaux infectés. Il est important de moduler la stratégie en fonction de différents critères: la situation initiale, la capacité d’élimination, la possibilité de conduite en lot séparés, les risques de contamination du voisinage et la capacité à gérer la re-contamination. Les conditions de réussite du plan d’assainissement sont une gestion collective, une évaluation de l’environnement, une exhaustivité de l’enquête épidémiologique, la rapidité des actions, une gestion des isolements et des sorties des animaux. Un cheptel est considéré comme assaini si les contrôles sérologiques de deux années consécutives sont négatifs.

 

6. Comment l’éviter ?

Pour prévenir la besnoitiose, il faut lutter contre les vecteurs du parasite. Un des vecteurs étant l’utilisation d’aiguilles à usage multiple il est préconisé d’utiliser des aiguilles à usage unique. Mais les principaux vecteurs sont les taons et les stomoxes et il est difficile de lutter contre ces insectes.

L’introduction de bovin porteurs de kystes ou malades permet à la maladie de voyager sur des grandes distances. L’examen visuel minutieux de l’animal pour rechercher les symptômes de besnoitiose est la précaution indispensable.

Il est fortement conseillé de tester votre taureau à l’achat pour la Besnoïtiose.

 

7. Les actions du GDS

Le GDS49 vous envoie un courrier à chaque introduction provenant d’une zone historique dite à risques vous préconisant de tester le bovin acheté.

En 2020, un dépistage sur lait de tank chez l’ensemble des éleveurs laitiers adhérent du département. 4 sondages sont revenus non négatifs : 1 étant connu foyer, les 3 autres étant douteux. Ils ont été retestés 3 mois après, et les résultats sont revenus négatifs.  La maladie étant vectorielle et les élevages laitiers répartis sur le département, il est raisonnable de penser que la situation épidémiologique du département est favorable.

En 2023, le GDS fera un dépistage besnoitiose en mélange lors de la prophylaxie dans les éleveurs allaitants qui achètent des bovins. le risque d’entrée de la maladie sur le département maximal reste les achats. Avant de diffuser à d’autres élevages, il faut que la maladie eait diffusé au sein du troupeau. En dépistant 10 à 20 bovins des troupeaux acheteurs, nous pourrons estimer le risque de diffusion de la maladies intra troupeau et inter troupeau

En cas d’élevage infecté, le GDS accompagne techniquement et financièrement les éleveurs sur la maitrise de la maladie au sein du cheptel.

8. Les aides du GDS

Le GDS accompagne ses éleveurs adhérents pour la maitrise de la Besnoïtiose à travers différents fonds nationaux (FMGDS), régionaux (CRSSA) et départementaux (Cotisation sécurité et Caisse Coup Dur)

Confort

Sécurité

Indicateur dans les élevages allaitants ayant achetés des bovins dans l’année écoulée (à partir de sept 2023)

100%

100%

Dépistage autour des foyers: analyses 30 BV maximum

100%

100%

Plan de lutte:

  • Analyses
  • Abattage bovin si perte > 30% valeur de base du marché
  • Traitements
  • Caisse Coup Dur pour compléter

3€ / Analyses

300€  / BV

25€ / Bv

NON

100%

300€  / BV 60€

25€ / Bv

OUI

  • Contrôle à l’introduction

100%

100%