1. Quel est l’agent responsable ?
La chlamydiose est causée par une bactérie. Les bactéries du genre Chlamydia regroupent 9 espèces. Chez les ruminants, on considère que les troubles de la reproduction sont principalement attribuables à l’espèce Chlamydia abortus. Mais 2 autres espèces, Chlamydia pecorum et Chlamydia psittaci, peuvent aussi être impliquées occasionnellement.
Le risque de transmission à l’homme est faible. Néanmoins les chlamydies notamment transmises par les oiseaux peuvent provoquer des pneumonies atypiques et éventuellement des avortements chez les femmes enceintes.
2. Comment ça se transmet ?
Les sources d’infection sont principalement les déjections mais aussi les fœtus, les annexes fœtales, les sécrétions utérines ou vaginales et le lait de femelles infectées.
La résistance de la bactérie dans le milieu extérieur est limitée (quelques jours dans les déjections à quelques semaines dans la paille souillée).
La contamination des chèvres se fait principalement par voie digestive ou respiratoire, et secondairement par oculaire ou vénérienne.
3. Quels sont les symptômes ?
Chez les ovins l’infection du troupeau peut provoquer des vagues sévères d’avortements (jusqu’à 60%). L’avortement se produit principalement en fin de gestation, sans altération de l’état général ni signe précurseur. Les rétentions placentaires et métrites sont rares. Les agneaux et chevreaux peuvent être mort-nés, chétifs ou normaux.
L’infection se stabilise ensuite avec 5 à 10% d’avortements par an puis de nouveaux épisodes sévères peuvent survenir, en particulier sur les primipares.
Il est exceptionnel qu’une femelle avorte deux fois de Chlamydiose. Par contre, toute femelle infectée est susceptible d’excréter des bactéries à chacune de ses mises-bas suivantes et donc de contaminer d’autres femelles.
4.Comment établir le diagnostic ?
Les avortements sont à déclaration obligatoire dans le cadre de la surveillance de la brucellose.
Pour le diagnostic de la chlamydiose, les méthodes d’analyses disponibles en routine au laboratoire sont :
- Pour le diagnostic direct : La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) sur différentes matrices.
Chez les petits ruminants, bien que Chlamydia abortus soit la plus fréquemment rencontrée dans les avortements, une détection du genre Chlamydia est recommandée. La recherche directe de Chlamydia nécessite de réaliser les prélèvements le plus tôt possible après l’avortement. Les prélèvements de choix sont : l’écouvillon vaginal, le placenta ou des organes de l’avorton (liquide stomacal, rate, foie).
- Pour le diagnostic indirect : la sérologie, notamment par technique ELISA.
Le test sérologique ne permet pas d’établir un lien de causalité entre la séropositivité et l’avortement. Il sera donc plutôt employé pour définir le statut d’un troupeau vis-à-vis de C.abordus. On peut néanmoins chercher à évaluer une séroconversion à 15 jours d’intervalle sur 5 femelles ayant avorté récemment.
5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?
Les mesures d’hygiène non spécifiques recommandées pour limiter les risques sont :
- Une bonne hygiène de la mise-bas (séparation si possible des femelles au moment de la mise-bas et des femelles avortées du reste du troupeau pendant une quinzaine de jours)
- Une bonne hygiène des locaux et des animaux.
Vaccination :
Il existe différents types de vaccin, les vaccins tués et les vaccins atténués.
- Les vaccins atténués présentent une efficacité clinique et empêchent l’excrétion pendant au moins 3 ans à partir d’une seule injection. Ils doivent être utilisés sur des chèvres de plus de 3 mois, saines, non gestantes et en dehors de tout traitement antibiotique actif contre C.abortus. Les femelles infectées latentes au moment de la vaccination seront néanmoins susceptibles d’avorter. La vaccination doit être reconduite tous les ans sur les nouvelles chevrettes jusqu’à renouvellement complet du troupeau.
- Les vaccins tués n’ont pas d’effet sur l’excrétion
6. Comment l’éviter ?
La première mesure consiste à ne pas introduire d’animaux d’un élevage de statut inconnu. En cas d’avortements, les femelles doivent être isolées pendant 2 semaines et les fœtus avortés doivent être éliminés. La contamination étant principalement orale, les zones d’alimentation et d’abreuvement doivent rester particulièrement propres.
7. Les actions du GDS
Le GDS participe aux frais engagés sur les analyses à hauteur de 60% dans le cadre de recherche sur des avortements.