Fièvre Q (bovin)

1. Quel est l’agent responsable ?

La fièvre Q est une maladie abortive due à la bactérie Coxiella burnetii. Elle affecte l’ensemble des espèces de ruminants mais également l’Homme (zoonose).

C.bunetii est très résistante dans le milieu extérieur (2 semaines dans les aérosols, jusqu’à 150 jours dans le sol) qui peut ainsi constituer un réservoir.

 

2. Comment ça se transmet ?

La contamination s’effectue essentiellement par l’inhalation de particules infectées sous forme d’aérosols (petite particule très fines dispersées dans l’air) ou de poussières contaminées. Toutes les activités susceptibles de générer des aérosols et/ou de favoriser la dissémination des bactéries exposent à l’infection. Notamment la manipulation des avortons, placenta et dépouilles, du curage et nettoyage des locaux, de la manipulation et de l’épandage des fumiers…)

Présente dans les poussières, la bactérie peut être transportée dans l’air sur de longues distances. En conséquence, des troupeaux peuvent être contaminés même à des centaines de mètres de distance.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Chez les ruminants, l’infection est le plus souvent asymptomatique : les ruminants infectés ne présentent pas de signes cliniques dans la majorité des cas. Dans sa forme clinique, la fièvre Q entraîne principalement des troubles de la reproduction : avortements en fin de gestation, mises bas prématurées, infertilité possible et naissance d’animaux chétifs.

Chez l’Homme, l’infection est souvent asymptomatique : les personnes infectées ne présentent pas de symptômes. Lorsque la fièvre Q s’exprime, elle se manifeste le plus souvent sous la forme d’une fièvre et de douleurs musculaires, parfois accompagnés de signes digestifs (diarrhée, vomissements) ou respiratoires (toux). Les personnes atteintes de certaines pathologies cardiaques ou vasculaires, et les femmes enceintes peuvent développer des complications de la maladie.

 

4. Comment établir le diagnostic ?

Pour confirmer une suspicion chez des animaux ayant avortés, des analyses (type PCR) peuvent être réalisées sur des écouvillons de mucus vaginal ou de placenta prélevés dans les 8 jours suivant l’avortement, du placenta ou des organes d’avorton (rate, foie, poumon, contenu stomacal).

Des analyses sérologique (test Elisa) sur une dizaine d’animaux peuvent apporter des précisions sur la circulation des bactéries dans le troupeau, en complément des PCR qui auront pu être réalisées. En revanche, fonder le diagnostic sur la foi d’une seule analyse sérologique est à proscrire. En effet, la réponse sérologique au niveau individuel n’est pas significative et il est impossible de distinguer :

  • une infection récente ou ancienne ;
  • une infection latente ou clinique ;
  • les anticorps vaccinaux des anticorps infectieux.

 

5. Comment maîtriser la maladie dans mon cheptel ?

Lors d’avortement à fièvre Q dans un troupeau, des mesures de maîtrise peuvent être mises en place :

  • L’isolement des animaux malades.

L’animal ayant avorté ou présentant des sécrétions vaginales anormales doit être isolé jusqu’à la disparition des écoulements anormaux (de l’ordre de quelques jours).

  • Destruction des avortons et placentas

Le ramassage des avortons et placentas, riche en Coxiella, leur stockage dans des bacs hermétiques en vue de leur enlèvement et de leur destruction est indispensable. Il est fortement conseillé de prendre des précautions lors de ces manipulations (a minima port de gants et de masque (type FFP2)).

  • La vaccination

La vaccination des animaux vis-à-vis de la fièvre Q est préconisée en concertation avec votre vétérinaire (le protocole vaccinal précis étant à définir avec lui). Elle peut permettre de limiter les avortements et de diminuer l’excrétion de bactéries par les animaux dans l’environnement. La bactérie pouvant persister de longs mois dans l’environnement, il est conseillé de poursuivre cette vaccination chaque année. A noter que l’administration d’antibiotiques ne permet pas de réduire l’excrétion à l’échelle du troupeau et n’est donc pas conseillée dans ce contexte.

 

6. Comment l’éviter ?

Pour éviter l’apparition de la fièvre Q dans l’élevage, des mesures sanitaires sont à suivre. D’abord vérifier et respecter les mesures générales d’hygiène telles que :

– la désinfection des locaux ;

– les mises bas dans des box isolés ;

– la destruction des placentas et des avortons ;

– la surveillance des chiens de l’élevage afin d’éviter l’ingestion des délivrances ;

 

7. Les actions du GDS

En cas de résultat positif : le plan de lutte contre la Fièvre Q est mis en place.

Lorsqu’un élevage est considéré comme cliniquement atteint de Fièvre Q, une stratégie de vaccination peut être mise en place selon les résultats en collaboration avec votre vétérinaire.

Le protocole de lutte repose sur une vaccination du pré-troupeau (ainsi que les animaux introduits) avec un rappel 9 à 12 mois plus tard pour maintenir une bonne immunité.

Durée du programme : 5 ans.

 

8. Les aides du GDS

La Fièvre Q est une maladie de catégorie E au niveau européen LSA soit à déclaration obligatoire.

En tant que maladie règlementée, les analyses doivent faites en laboratoire officiel (INOVALYS pour le Maine et Loire) pour être reconnues et prises en charge par le GDS

Confort

Sécurité

Vaccination en plan d’assainissement

60%

Analyses avortement

60%