1. Quel est l’agent responsable ?

Il existe de nombreuses espèces de tiques (une quarantaine), mais on en rencontre plus communément cinq. Elles n’ont pas toutes le même lieu de vie. On les retrouve généralement dans les haies, les lisières de forêt, les zones boisées.

 

2. Comment ça se transmet ?

La tique patiente au bout d’un brin d’herbe, ou d’un branchage jusqu’au passage d’une proie, à laquelle elle s’accrochera. La tique évolue au cours de différents stades. La larve, la nymphe puis l’adulte. Pour passer d’un stade à l’autre, la tique effectue un repas de sang. C’est alors qu’elle peut transmettre nombre de maladies aux mammifères.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Plusieurs maladies peuvent être transmises par les tiques aux bovins :

La piroplasmose (babésiose) :

Le parasite responsable est porté par des bovins asymptomatiques et transmis à d’autres bovins par la tique. Il détruit les globules rouges. Le signe caractéristique est l’émission d’urines foncées (rouges à noires) et mousseuses, accompagnée d’une température souvent supérieure à 40°C.

Urines foncées

L’anaplasmose , la « piro blanche »:

C’est une bactérie qui occasionne la maladie, en attaquant aussi les globules rouges. Cette maladie est à l’origine de signes cliniques sévères et de mortalités sur les bovins, les signes sont plus discrets sur les petits ruminants. L’incubation est longue mais le premier signe clinique est une forte poussée de fièvre de 40 à 42°C, pendant 24 à 48 heures. Cette fièvre est associée à une baisse d’état général, une perte d’appétit, à un affaiblissement et un amaigrissement rapide associé à de la constipation. On note au départ une anémie nette puis un ictère parfois spectaculaire (coloration jaune des muqueuses). La maladie est d’autant plus grave que les animaux sont âgés. On observe alors des atteintes rénales, voire des troubles neurologiques conduisant à la mort. La maladie peut passer inaperçue, les vaches s’immunisant après quelques jours, mais le passage transplacentaire de la bactérie peut déclencher un avortement. Certains animaux récupèrent parfois après une longue convalescence.

L’erlichiose :

Cette fois ci ce sont les globules blancs qui sont attaqués.  Les symptômes les plus fréquents sont fièvre d’où son surnom « la Fièvre des patûres », des problèmes respiratoires, et plus rarement des pâturons enflés. On note enfin diverses répercussions sur la reproduction à dominante d’avortementset de mortalité embryonnaire ainsi qu’un rôle d’immunodépression majeure favorisant l’émergence (ou la récurrence) d’autres troubles : mammites cliniques et subcliniques (taux cellulaires élevés), grippes, entérotoxémies…  

Elle peut infecter aussi bien des bovins que des petits ruminants domestiques ou sauvages, des chiens, des renards, des chevaux ou des hommes. Cette maladie est donc une zoonose c’est à dire, au sens large, une maladie transmissible commune à l’homme et à l’animal.

Cette maladie concerne désormais la quasi-totalité du territoire français ; pour les scientifiques, le réchauffement climatique joue un rôle fondamental dans l’extension géographique des maladies à vecteurs.

La maladie de Lyme :

L’agent de la maladie de Lyme est une bactérie du genre Borrelia. Il existe 30 espèces de Borrelia actuellement connues. Seules 4 souches sont reconnues pathogènes pour l’homme ; L’infection entraîne chez les bovins de l’hyperthermie, de l’asthénie et de l’anorexie associée à une perte de poids chronique.  Chez certains animaux, la maladie semble évoluer dans le temps, de la même façon que chez l’homme, c’est-à-dire qu’un premier pic d’hyperthermie signalerait la dissémination des spirochètes dans l’organisme. Ce pic serait associé à une baisse de production brutale. Ces premiers signes peuvent faire l’objet d’une visite du vétérinaire mais sont peu révélateurs de l’infection. Viennent alors les signes articulaires qui marquent l’atteinte chronique des bovins et qui s’accompagnent alors de fatigue et d’anorexie. Il n’existe pas de données concernant le délai entre la contamination et les premiers signes articulaires.

Arthrite de Lyme chez un veau

La fièvre Q :

L’agent responsable provoque des avortements. La tique transmet la maladie de manière important, mais l’essentiel de la contamination par voie aérienne (épandage fumier notamment). Pour plus d’information, merci de vous référer à la page dédiée à la Fièvre Q.

 

4. Comment établir le diagnostic ?

Une sérologie ou des recherches PCR sur le sang permette de mettre en évidence certaines des maladies transmises par les tiques.

 

5. Comment prévenir ?

Il convient de limiter les contacts avec les zones ou les tiques se concentrent, à savoir les haies, bordures de forêt. La pose de clôtures éloignées, le débroussaillage sont des pratiques à encourager.

Pour la babésiose et l’anaplasmose, les adultes sont les plus sensibles. Les jeunes sont en général plus résistants, et lorsqu’ils sont contaminés développent une immunité durable.

La lutte chimique est possible à l’aide d’acaricides. Ils sont utilisés pour débarrasser certains bovins fortement infestés.

Il n’existe pas de vaccin préventif en Europe.

Sources GDS Creuse