Métrite contagieuse

1. Quel est l’agent responsable ?

La métrite contagieuse des équidés (MCE) est une maladie bénigne, sexuellement transmissible, due à la bactérie Taylorella equigenitalis. Cette bactérie n’est présente que dans les sécrétions génitales. Elle peut survivre plusieurs mois dans l’appareil génital du cheval (jument et étalon) mais est fragile dans le milieu extérieur (maximum 5 jours dans des conditions d’obscurité).

La métrite contagieuse est spécifique des équidés, les dépistages ne sont pas obligatoires chez tous les animaux et son incidence est assez faible en France même si des cas sont répertoriés tous les ans.

 

2. Comment çà se transmet ?

La contamination se fait lors de la saillie ou de l’insémination artificielle. Elle peut également se faire par le matériel ou le personnel en contact avec l’appareil génital des chevaux.

Cette maladie est très contagieuse. Dans le cas d’une jument infectée, elle contamine l’étalon lors de la monte naturelle, ce dernier contamine donc ensuite toutes les juments qu’il saillit.

La bactérie résiste à la réfrigération et à la congélation. Par conséquent, malgré la présence d’antibiotiques auxquels la bactérie est sensible dans les dilueurs de semences, ces dernières peuvent dans certains cas être vectrices de contamination.

Dans le cas où la jument devient gestante malgré une contamination récente, cela signifie que la bactérie n’est sûrement plus présente dans

l’utérus mais l’est encore potentiellement dans la région clitoridienne (> 1 an après sa disparition dans l’utérus). La jument peut donc continuer à infecter des étalons mais aussi potentiellement son poulain. Cette hypothèse est la seule permettant d’expliquer que des chevaux jamais mis à la reproduction soient porteur de la bactérie.

3. Quels sont les symptômes ?

Le temps d’incubation est d’environ 2 à 5 jours après la saillie responsable de l’infection. Les symptômes diffèrent entre les juments et les étalons infectés.

  • Les juments :
    • L’infection utérine empêche le développement embryonnaire → la jument reste vide
    • Dans certains cas :
      • pertes vulvaires de couleur gris-blanchâtres (à partir de 2 jours après l’infection et durant une quinzaine de jours)
      • raccourcissement du cycle
  • Les étalons :
    • Ils sont porteurs sains, ils ne présentent donc aucun symptôme
Vulve de jument – métrite contagieuse équine

À plus grande échelle, la fertilité globale du haras diminue.

 

4. Comment établir le diagnostic ?

Le diagnostic se réalise grâce à des analyses après prélèvements réalisés par le vétérinaire sanitaire.

  • Prélèvements :
    • Chez la jument : écouvillonnage sur les sinus et la fosse clitoridienne (dans certains cas également au niveau du col utérin et/ou de la partie profonde du vagin)
    • Chez l’étalon : écouvillonnage de la fosse urétrale (dans certains cas d’autres sites sont demandés)
  • Analyses :
    • Examen bactériologique : culture longue → réponse en 7 jours minimum
    • Examen immunologique : immunofluorescence → réponse en 2 jours

ATTENTION Cet examen n’est valide seul que pour les résultats négatifs car il peut exister des faux positifs

    • Examen biologique : PCR

 

5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?

Dans le cas d’un cas positif, par mesure de sécurité, il est préférable d’arrêter la monte et de réaliser un dépistage sur l’ensemble du harem. Réaliser ensuite un traitement des animaux concernés. Il est facile et efficace pour endiguer la maladie au sein du troupeau.

  • Sur une jument vide :
    • Lavages utérins, administration d’antibiotiques suivant les résultats de l’antibiogramme et désinfection du clitoris → 1 fois par jour sur 4 jours
  • Sur jument pleine :
    • Pour ne pas risquer de provoquer l’avortement simple désinfection du vagin et du clitoris

→ quelques jours avant le poulinage pendant 4 jours

ATTENTION Le traitement est indispensable car la transmission au poulain est possible pendant la mise-bas

  • Sur un étalon :
    • Lavages et désinfections de la verge, de la fosse urétrale et du fourreau lors de l’érection (grâce à la présence d’une jument en chaleur) → 4 interventions à 24h d’intervalle

Cette maladie est répertoriée comme une maladie de danger sanitaire de deuxième catégorie à déclaration obligatoire. Tous les cas doivent donc être déclarés à la DDPP.

 

6. Comment l’éviter ?

  • La prévention :
    • Maîtriser l’hygiène de la monte : pas de saillie sur des juments avec des écoulements vulvaires, utiliser des gants à usage unique, utiliser du matériel à usage unique ou le désinfecter entre chaque jument ou étalon
    • Dépister les reproducteurs avant la mise à la reproduction (obligatoire pour certaines races)