Néosporose

1. Quel est l’agent responsable ?

La néosporose est une maladie due à un parasite faisant partie de la famille des coccidies, Neospora caninum. Il s’agit d’un parasite du chien, les bovins ne sont qu’un hôte intermédiaire. Un chien infecté va rejeter dans l’environnement des parasites sous forme d’ookystes qui sont alors très résistants dans le milieu extérieur. Ce qui complique la lutte contre la maladie.

 

2. Comment çà se transmet ?

Les chiens se contaminent en ingérant des matières (délivrances, avortons, cadavres divers) provenant d’hôtes intermédiaires infectés (bovins mais aussi rongeurs ou oiseaux).

La contamination des bovins se fait ensuite suivant deux schémas :

  • La transmission horizontale : ingestion d’eau ou aliments contaminés → contamination de plusieurs bovins à un même temps T.
  • La transmission verticale : lorsqu’une vache gestante se contamine, le veau est alors infecté in utero. Il devient un hôte définitif du parasite.

A savoir qu’une vache infectée ne peut pas contaminer une vache saine même dans le cas d’ingestion de délivrances. Le colostrum ne transmet pas la maladie. La propagation ne peut se faire qu’en présence de déjections de l’hôte définitif.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont peu révélateurs de la maladie elle-même. Elle se traduit par des avortements à répétition entre les 5ème et 7ème mois de gestation dans la plupart des cas.

Dans le cas où le veau naît vivant, il peut présenter des symptômes nerveux.

La néosporose fait partie des trois principaux agents, avec la BVD et la fièvre Q, responsables d’avortements infectieux dans les élevages bovins. En cas de symptômes évocateurs il est donc nécessaire de réaliser un diagnostic différentiel, notamment avec la BVD.

Ce parasite peut être responsables d’avortements chez d’autres ruminants (domestiques ou sauvages) ainsi que chez la jument.

En cas de dégradation des performances zootechniques, la présence de néosporose dans le cheptel peut être recherchée.

 

4.Comment établir le diagnostic ?

  • Le diagnostic direct : mise en évidence de la présence du parasite chez l’avorton
    • La recherche du parasite
      • Dans les tissus : immunohistochimie
      • Dans les lésions : examen natomopathologique
    • La PCR
      • Foetus < 6 mois : coeur, cerveau, rein, poumon
      • Foetus > 6 mois : cerveau
  • Le diagnostic indirect : mise en évidence du passage du parasite
    • La sérologie par technique ELISA (préférentiellement pour un diagnostic troupeau car peu fiable sur une vache avortée seule)

ATTENTION Les animaux produisent leurs anticorps tardivement, une sérologie sur des animaux < 24 mois peut donc induire des risques de faux négatifs. Chez les veaux la consommation du colostrum peut avoir le même effet.

5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?

Il n’existe pas de vaccin ou de traitement pour lutter contre la néosporose.

Il est important que vous connaissiez le mode de contamination qui prédomine dans votre élevage. Dans le cas d’une vague d’avortement, votre troupeau à été contaminé horizontalement. Il faut donc chercher les potentiels vecteurs (canidés) et éviter leurs contacts avec le cheptel pour limiter les risques de nouvelles contaminations. Dans le cas d’avortements ponctuels et répétés durant l’année, votre troupeau se contamine verticalement par des vaches infectés et gestantes. Il est préférable d’éliminer ces animaux et leurs descendances si cela est possible. Les deux modes de contamination peuvent coexister. Il est également important de connaître la proportion de vaches séropositives.

 

6. Comment l’éviter ?

  • La surveillance : déclaration de tous les avortements (obligation réglementaire) avec recherche “néosporose”
  • La prévention :
    • La maîtrise des facteurs de risques :
      • Gestion des délivrances, avortons et cadavres → éviter que les canidés puissent y accéder
      • Protection des aliments du bétail contre les déjections de potentiels hôtes définitifs (canidés) ou intermédiaires (rongeurs ou oiseaux)
      • Élimination des bovins infectés
    • Le contrôle à l’introduction (renvoi de l’animal en cas de résultat non négatif)

 

7. Les actions du GDS

  • La surveillance

Depuis 2019, le GDS propose un indicateur cheptel laitier Néosporose via une sérologie sur lait de tank. Cet indicateur n’est pas encore disponible en allaitant. En cas de positivité, le GDS préconise des analyses complémentaires sur des reproductrices (échantillonage en fonction de la présence ou non d’avortements dans l’élevage)

En cas d’introduction de femelle de plus de 18 mois, le dépistage est également préconisé via le Kit intro.

  • L’assainissement

En cas d’avortements répètés ou des mutliples séropositives dans le troupeau, le GDS propose en collaboration avec le vétérinaire traitant la mise en place d’un plan de maitrise. Il consiste en un dépistage initial des femelles de plus de 8 mois qui sera renouvellé tous les ans mais restreint aux génisses mises à la reproduction jusqu’à un an après la sortie du dernier positif.

Les femelles séropositives ne seront pas remises à la reproduction.

Des mesures sanitaires préventives (décrites ci-dessus) devront être mise en place.

 

8. Les aides du GDS

Confort

Sécurité

Indicateur cheptel sur lait de tank

Indicateur cheptel allaitant à risque (à partir de sept 2023)

100%

100%

100%

100%

Analyses complémentaires si indicateur cheptel positif

60%

Avortements : analyses autres que Brucellose

60%

Plan de lutte :

  • Analyses
  • Réforme des génisses issues de lignées infectées
 

60%

100 à 200€/ BV

Achats : Kit Intro tarifs préférentiels

oui

oui

Aide achat bac équarissage SECANIM

100€