Paratuberculose

1. Quel est l’agent responsable ?

La paratuberculose ovine est une maladie infectieuse, contagieuse et incurable, due à la bactérie Mycobacterium Avium Paratuberculosis (MAP). Elle est très résistante dans l’environnement (6 mois dans les mares et 1 an dans les fèces, le sol, le fumier) ; Elle est rencontrée chez les principales espèces de ruminants domestiques, y compris la chèvre. Comme l’indique son nom, c’est une maladie dont l’agent étiologique est voisin de celui de la tuberculose. L’importance de la paratuberculose tient avant tout aux pertes économiques que cette maladie entraîne dans un élevage.

2. Comment ça se transmet ?

Les fèces des chèvres atteintes (malades ou infectées sans signe clinique) sont la principale source de contamination de l’environnement. La transmission de la maladie est principalement orale. Elle survient surtout chez les jeunes lors des contacts avec la mère ou avec l’environnement souillé

Il existe 2 modes de contamination :

– La voie orale → ingestion de lait/colostrum contaminé OU ingestion de matière fécale présente sur la mamelle, la nourriture, le matériel d’élevage ou encore dans l’eau. Il s’agit du mode de contamination le plus fréquent.

– La transmission verticale → transmission mère-fœtus dans le cas de chèvres hautement contaminées.

 

3. Quels sont les symptômes ?

L’évolution de la maladie est lente et asymptomatique. Les signes cliniques n’apparaissent que sur des animaux adultes, à partir de 18 mois voire 2 ou 3 ans. Les symptômes apparaissent après un stress (mise-bas, changement de troupeau…) ou bien sur des animaux plus faibles (déficit énergétique, carence, parasitisme…). Elle se traduit au sein d’un troupeau par des animaux présentant un amaigrissement progressif (de 2 à 3 mois) pouvant aller jusqu’à un état squelettique malgré un appétit maintenu.

Cette dégradation de l’état général, irréversible, est associée à de l’apathie et conduit à des pertes de production importantes

La bactérie engendre une inflammation intestinale qui perturbe l’absorption des protéines alimentaires. Les animaux atteint présentent ainsi fréquemment une perte de poids et de masse musculaire. Les femelles sont alors régulièrement infertiles ou avortent en cours de gestation.

On estime généralement que la paratuberculose, par son aspect débilitant, contribue également à exacerber les conséquences d’autres pathologies

La maladie conduit presque inévitablement à la mort de l’animal.

A l’inverse des bovins, la diarrhée est un symptôme rare chez les caprins atteint de la paratuberculose.

4.Comment établir le diagnostic ?

Le diagnostic de suspicion se base sur l’observation des signes cliniques associés aux caractéristiques épidémiologiques (animaux très maigres âgés de plus de 2ans.) Il peut être complété par la mise en évidence directe du germe par coloration spécifique à partir de grattage de la muqueuse retacle ou de prélèvements fécaux.

Du vivant de la chèvre, le meilleur diagnostic est le diagnostic sérologique sur ELISA ; Cette méthode permet de détecter les animaux excréteurs du germe avec une bonne fiabilité. Enfin, l’autopsie des animaux cliniquement atteints conduit également à identifier cette pathologie au vu des lésions caractéristiques de l’intestin grêle et des ganglions associés.

ATTENTION La paratuberculose peut se confondre avec d’autres pathologies :

– présence de parasites tel que la grande douve, paramphistomose, ostertagiose

– carences en cuivre, sélénium

– anomalies dentaires, abcès internes, erreur de rationnement

 

5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?

  • Identification et élimination des animaux infectés : Isolement et réforme rapide de(s) caprin(s) diagnostiqué(s) comme infecté(s) ainsi que leur descendance (au moins la dernière génération) car ils sont susceptibles de contaminer d’autres animaux. Le plus important reste de les isoler des chevreaux, qui sont les plus susceptible d’être nouvellement infectés.
  • Protection des générations de remplacement en évitant la contamination fécale : Mise bas dans un local séparé et systématiquement vidé et désinfecté pour les animaux connus infectés. Séparation des jeunes dès la naissances et distribution d’un colostrum de chèvres connues non-infectée.

Mise en place d’opération régulière de désinfection des locaux et du matériel d’élevage. L’idéal aussi est de stocker le fumier hors des zones de pâtures pendant 1 an (temps de survie de la bactérie dans ce milieu).

  • Vaccination : La vaccination du troupeau de renouvellement limite la réceptivité à l’infection, ou retarde l’excrétion de la bactérie et empêche le passage à la forme clinique de la maladie

Attention, les caprins vaccinés restent réceptifs à l’infection et peuvent dans certains cas excréter une fois adultes de grandes quantités de bactéries. En revanche, ils développent rarement une forme clinique. En raison du très probable maintien de l’infection du troupeau, l’arrêt de la vaccination expose les élevages à une augmentation progressive de la pression d’infection, puis à des cas de paratuberculose clinique.

La réussite de ces mesures dépend étroitement de la rigueur de l’éleveur à les appliquer. Il est indispensable qu’il dispose d’informations précises sur l’épidémiologie de la maladie et d’un soutien logistique de qualité. Il s’agit d’un travail de longue haleine

 

6. Comment l’éviter ?

  • La maîtrise des facteurs de risques : l’hygiène au vêlage, la distribution du colostrum, les conditions de l’alimentation lactée, les conditions d’élevage pour les agneaux, désinfection des bâtiments 1 fois par an, …
  • Le contrôle à l’introduction
  • Une alimentation complète : énergie et protéines, apport de minéraux, de vitamines (A, D3 et E) et d’oligo-éléments (cuivre, sélénium)
  • Traitements antiparasitaires

 

7. Les actions du GDS

Si un cheptel caprin est infecté en paratuberculose, le GDS propose la mise en place d’un plan de lutte paratuberculose. Ce plan permet d’identifier les animaux positifs afin de les réformer rapidement et de ne pas conserver la descendance.

 

8. Les aides du GDS

Le GDS participe aux frais engagés sur les analyses à hauteur de 50%.