Septicémie hémorragique virale

1. Quel est l’agent responsable ?

La septicémie hémorragique virale (SHV) est causée par le virus de la septicémie hémorragique virale (VSHV, synonyme : virus Egtved).

Elle est une cause majeure de mortalité de la truite arc-en-ciel en élevage.

La truite fario, l’ombre commun, les corégones et le brochet sont sensibles à ce virus, ainsi que des espèces marines comme le turbot et la morue.

Les animaux de tous âges peuvent être touchés, mais la maladie est plus fréquente et plus grave chez les juvéniles.

La SHV est classé danger sanitaire de première catégorie, tout comme la NHI.

 

2. Comment çà se transmet ?

L’infection naturelle est transmise horizontalement par l’eau ou par contact direct avec les sécrétions (urine) des poissons infectés.

Le virus libéré peut parcourir 10 à 20 km au fil du courant avant d’atteindre des populations de truites arc-en-ciel sensibles.

Les oiseaux piscivores peuvent agir comme vecteurs passifs.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Les animaux de tous âges peuvent être touchés, mais la maladie est plus fréquente et plus grave chez les juvéniles.

La maladie se déclare le plus souvent lorsque la température de l’eau se situe entre 4 et 14° C. Elle peut se présenter sous plusieurs formes, avec des symptômes différents :

  • Forme aiguë : les poissons sont apathiques au bord du plan d’eau ou du bassin et présentent une coloration foncée et des yeux protubérants. Les branchies sont très pâles et souvent parsemées de points rouges (saignements en forme de point). Les pertes atteignent jusqu’à 50 % en l’espace de quelques jours.
  • Forme chronique : les poissons nagent en effectuant des mouvements circulaires autour de l’axe longitudinal de leur corps, ont une coloration foncée marquée et des yeux protubérants. Les branchies présentent une décoloration grisâtre-blanchâtre et sont parfois parsemées de points rouges. Cette forme de maladie ne provoque que des pertes minimes.
  • Forme nerveuse : les poissons nagent en effectuant des mouvements très rapides, en spirale. Les pertes sont minimes.

 

4.Comment établir le diagnostic ?

Les examens histopathologiques peuvent permettre de poser un diagnostic primaire. L’isolement du virus par culture cellulaire via l’utilisation de la microscopie électronique ou par des techniques moléculaires (ex.PCR) ou encore par immunodiagnostic (ex.ELISA) est nécessaire pour poser un diagnostic définitif.

 

5. Comment l’éviter ?

L’approvisionnement en eau doit être indemne de virus.

Le statut sanitaire des poissons doit être maîtrisé notamment lors de leur introduction à la fois dans la pisciculture ou dans le bassin versant de la pisciculture.

Les fermes aquacoles ou des zones aquacoles peuvent obtenir le statut « indemne de la maladie » après la mise en œuvre d’un programme de qualification et sous réserve du respect des mesures strictes et spécifiques de la qualification

 

6. Le P.N.E.S. Plan National d’Eradication et de Surveillance

Le P.N.E.S. a pour objectif la qualification indemne de S.H.V. et de N.H.I. du territoire national grâce à la mise en place d’un dispositif national de prévention, de surveillance et de lutte contre ses maladies. Il fait l’objet de l’arrêté ministériel du 27 juin 2018 (publié le 29/06/18 au JO) précisant les modalités de sa mise en œuvre envisagée de façon progressive ; en fonction des besoins exprimés par les pisciculteurs. Le choix d’entrer dans le P.N.E.S. est une démarche volontaire.

Plusieurs régions francaises se sont déjà engagées depuis 2018 dans cette démarche : les Hauts de France, le Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Centre Val de Loire et la Normandie

La Région Pays de la Loire est une petite région de pisciculture en nombre d’entreprises (une bonne vingtaine), en volume (500 à 800 T) et en Chiffre d’Affaires (6 à 10 millions d’€). Mais la principale caractéristique vient des productions très diversifiées avec de la pisciculture marine et de la pisciculture continentale. Le PNES facilitera les démarches de qualification de grands territoires en rendant obligatoire la surveillance ciblée des fermes aquacoles. Il permettra en outre à l’Etat français de solliciter des aides au titre du FEAMP ce qui peut s’avérer particulièrement utile en cas de découverte de foyers. En effet, les éventuels foyers de S.H.V. et de N.H.I. qui pourraient être identifiés lors du programme seront systématiquement éliminés et indemnisés de façon à couvrir au mieux les pertes financières réelles pour les entreprises.

Le Conseil Régional d’Orientation de la Politique Sanitaire Animale et Végétale (CROPSAV) doit reconnaitre le P.N.E.S. pour sa mise en place sur la région Pays de la Loire. Il aura lieu d’ici fin 2020.