1. Quel est l’agent responsable ?

Le Syndrome Dysgénédique Repiratoire Porcin est dû à un Arterivirus, virus enveloppé à ARN. Il est peu résistant dans le milieu extérieur et est sensible aux désinfectants, aux variations de pH aux ultraviolets ou encore à la chaleur.

Il existe des souches américaines et des souches européennes relativement différentes entre elles. La maladie est présente mondialement mais en Europe, on n’a rapporté que la circulation de souches européennes. La France a été atteinte en 1991.

 

2. Comment ça se transmet ?

Les espèces les plus particulièrement touchées sont les porcs domestiques. Les sangliers sont aussi connus pour être infectés, mais leur rôle dans la transmission du virus au porc domestique n’a pas été démontré.

La maladie se propage par :

  • Transmission directe entre des populations de porcs par des aniamux infectés et/ou de la semaine contaminée par :
    • Transmission verticale pendant la pahse intermédiaire et finale de la gestation
    • Transmission horizontale par le contact direct avec des porcins onfectés ainsi que par la semaine de verrats infects ? Aussi la contamination peut s’effectuer lors de l’épandage de lisier contaminé à proximité d’un élevage porcin indemne.
  • Transmission indirecte via des vecteurs inertes : bottes, cottes, aiguilles contaminées, véhicule de transport.

 

3. Quels sont les symptômes ?

Chez les truies :

  • Troubles de la reproduction, avec des avortements tardifs, des retours en chaleur, une baisse de la prolificité
  • Fièvre avec troubles respiratoires associés à un œdème des paupières
  • Perte d’appétit
  • Extrémités bleues

Chez les porcelets :

  • Mortalité avant le sevrage ou animaux morts nés
  • Diarrhées
  • Toux
  • Symptômes nerveux

Chez les porcs charcutiers :

  • Syndrome grippal
  • Mortalité
  • Dégradation des performances (retard de croissance, hétérogénéité des lots)
  • Recrudescence d’infections (toux, diarrhées, arthrites…)

Symptômes cliniques de SDRP observés chez des porcs à l’engraissement présentés au VLA Veterinary Laboratories Agency en 2003-2009

Dans l’infection à SDRP, on peut observer la mort fœtale progressive sur une portée.

 

4. Comment établir le diagnostic ?

  • Diagnostic clinique : apparition brutale de certains symptômes.
  • Le diagnostic direct par analyse PCR sur tissus et sang de porc : Un résultat positif indique que le porc était activement infecté par le SDRP au moment de prélever l’échantillon. En supposant que le porc n’avait pas été vacciné récemment avec un vaccin vivant, cela confirme qu’il s’est produit une infection avec le SDRP du terrain. Dans une exploitation qui devait être indemne de SDRP, cela apporte la confirmation du SDRP
  • Le diagnostic indirect par analyse sérologique par mélange de buvards ou de sérums: Elle détecte les anticorps contre le virus et c’est une façon indirecte de vérifier si les porcs ont été exposés au virus dans le passé. Le principal test utilisé est le test ELISA anticorps d’Idexx ; les anticorps apparaissent à partir de 7 jours après l’infection. Il n’est pas possible de différencier les anticorps du virus de terrain des anticorps vaccinaux et la sérologie sur les porcs vaccinés a une faible valeur. Dans des exploitations que l’on suppose indemnes de SDRP et non vaccinées, la présence d’anticorps confirme qu’il y a eu infection active du SDRP chez ces porcs. Cependant, ceci n’indique pas le moment de l’infection. Pour le faire, on utilise la sérologie sur des cohortes ou appariée.

 

5. Comment maitriser la maladie dans mon cheptel ?

Aucun traitement, ne pouvant guérir les animaux atteints, il est donc indispensable de suivre un plan de lutte très rigoureux afin d’éradiquer cette maladie

Deux types de plans existent pour contrôler la maladie : la stabilisation et l’éradication du virus

  • Assainissement par la vaccination :

L’assainissement SDRP repose à la fois sur une prophylaxie sanitaire et une prophylaxie vaccinale.

La mise en place d’une vaccination sur tous les animaux, associée à la mise en place de mesures de biosécurité peut vous permettre d’éradiquer la maladie.

  • Assainissement par vide total:

La réalisation d’un dépeuplement-repeuplement reste la mesure la plus efficace en matière d’éradication, c’est aussi la plus coûteuse. Cette mesure vous permet de redémarrer votre élevage avec un excellent niveau sanitaire. En plus du SDRP il est possible d’éradiquer d’autres maladies comme le mycoplasme ou la MAP.

  • Assainissement par vide partiel:

Cette méthode rapide et moins coûteuse n’est possible que sous les conditions suivantes :

    • Engraissement négatif au regard du SDRP
    • Absence de vaccination SDRP
    • Mise en évidence de l’arrêt de la circulation du virus dans l’élevage

Elle consiste à réaliser un dépistage de l’ensemble des reproducteurs, puis de réformer prématurément la totalité des animaux positifs.

 

6. Mesures de biosécurité

    • Information
  • Prévenir les éleveurs porcins proches ou en contact amont ou aval
  • Informer les fournisseurs en contact avec l’élevage
    • Vis-à-vis de tout visiteur :
  • Eviter autant que possible toute entrée d’autres personnes dans les bâtiments porcs; sinon prévoir cottes et bottes qui resteront dans l’élevage dans ce cas.
  • Pédiluve à l’entrée, maintenu propre avec désinfectant (eau de javel par exemple). Brosse, eau et savon.
    • Pour le ramassage des porcs (porcelets, porcs gras, porcs de réforme) :
  • Assurer un local ou quai d’embarquement pour éviter toute entrée dans l’élevage (sinon, précautions   voir 2).
  • Laver, désinfecter après usage.
    • Désinfection de routine des bâtiments.
  • Epandre de la chaux sur le sol dans les couloirs de circulation, les litières si paille (1 kg/m2 de chaux éteinte 2 fois / semaine).
  • En engraissement, après chaque bande et vide d’une salle, nettoyer soigneusement puis désinfecter.
    • Traitement des lisiers

Le virus SDRP survit 15 jours environ dans le lisier.

S’il y a eu des apports de lisiers frais moins de quinze jours avant épandage, la chaux reste un excellent apport pour stopper la survie du virus SDRP dans ce milieu.

20 à 25 kg / m3 sont nécessaires    prévoir un agitateur pour éviter trop de dépôts.

Choisir une chaux aussi pulvérulente que possible.

Si chaux vive, prévoir des précautions à l’utilisation : gants, masque, et ne pas utiliser en fosse pleine (risques de débordements par le bouillonnement). Dose pour la chaux vive : 17 kg / m3 de lisier.

    • Epandage des lisiers
  • Ne pas épandre à moins de 500 m d’un bâtiment porcs voisin, 200 m si lisier correctement traité à la chaux.
  • Abaisser la palette pour éviter une trop forte dispersion (si formation de gouttelettes ou brouillard, le virus SDRP peut être transporté sur plusieurs centaines de mètres). Tenir compte des vents portants.
    • Jus des déjections

Aucun jus ne doit s’écouler, y compris en élevage plein air, en direction d’autres élevages porcins.

    • Matériel en commun
  • Laver et désinfecter la tonne après usage.
  • Si impossibilité de nettoyer l’intérieur, ajouter de la chaux (25 kg minimum, à mélanger avec de l’eau de nettoyage, vidange, 25 kg + eau à nouveau). Pour la reprise, stationner la tonne un peu à l’écart.
    • Equarrissage, marchands d’aliments, ET TOUT TRANSPORTEUR DE PORCS

Prévenir les chauffeurs afin que la tournée termine par les élevages positifs et limite la possible contamination des élevages indemnes.

 

7. Comment l’éviter ?

Une prophyalxie annuelle reste le meilleur moyen pour empêcher l’apparition, la réapparition et la propagation de la maladie.

Ce plan date de 1997. Un nouveau plan national SDRP établi par l’ANSP a été publié en automne 2019. Il se met progressivement en place sur le territoire. Les Pays de la Loire le met en œuvre depuis 2022. Il permet d’unifier les statuts et établir des règles de gestion des mouvements d’animaux à l’échelle du territoire national selon le statut SDRP des élevages.

8. Les actions du GDS

Les Pays de la Loire ont su définir un plan de lutte global en 1994, après une première alerte signalée sur des cochettes d’importation (Angleterre). L’objectif initial était de « faire barrage au SDRP », malgré la progression de la mala-die, qualifiée par beaucoup d’inexorable dans d’autres régions ou pays du monde. Nous avions réussi la lutte régionale contre la maladie d’Aujeszky ; la majorité des éleveurs était très déterminée. Les GDS Pays de la Loire ont été pionniers dans la lutte contre le SDRP en France et au-delà, grâce à cette approche collective, et par la complémentarité entre des outils techniques adaptés, et la bonne coopération avec tous les acteurs de terrain.

Trois départements de la Région Pays de la Loire dispose d’un arrêté préféectoral rendant obligatoire la surveillance : la Loire Atlantique, la Vendée et la Sarthe. Le Maine et Loire n’en dispose pas mais l’ensemble de la profession porcine préconise le dépistage annuel.

Le GDS doit disposer des résultats d’analyse et surveille la situation départementale. En cas de prophylaxie positive, le GDS en collaboration avec le vétérinaire de l’élevage met en œuvre un plan d’assainissement en adéquation avec la typologie de l’élevage.

 

9. Les aides du GDS

Le GDS prend en charge le dépistage annuel SRDP à 100% pour ses adhérents. Concrètement, ceci est valable pour :

    • le dépistage annuel SDRP, dans tous les élevages
    • les contrôles de confirmation suite à un résultat SDRP positif
    • le typage de la souche du virus SDRP si nécessaire
    • les suivis sérologiques en élevage infecté SDRP, jusqu’à assainissement
    • les contrôles en anneau autour d’un foyer de SDRP

Pour l’assainissement, sous réserve d’avoir mis en place un plan de maitrise validé par le GDS :  (si l’adhésion date de moins d’un an, avis du conseil d’administration)

    • si vaccination :

100% HT des vaccins, sur la durée prévue dans le protocole d’assainissement mis en place dans l’élevage concerné.

    • si élimination /ou réforme des animaux positifs,

par truie, lors d’un vide total,

(ou en vide partiel lorsque truie pleine)

260,00 €

par truie réformée au sevrage

  84,00 €

    • par place d’E, en dehors d’un Engraissement bande unique :

jusqu’à     1,45 € * /kg

7,62 €

 de 1,45 à 1,52 € * /kg

10,82 €

de 1,52 à 1,60 € * /kg

14,03 €

de 1,60 à 1,68 € * /kg

17,23 €

plus   de  1,68 € * /kg

21,19 €

par place de PS

4,50 €

si porcs déplacés pour réaliser un vide, par place E

2,30 €

*  selon la moyenne du prix payé à éleveur (cadran MPB + plus-values, moyenne calculées sur la période 8 semaines avant à 17 semaines après le début du vide)

Remboursement jusqu’à 100 % du HT des produits de désinfection utilisés pour un vide sanitaire SDRP.

  • Biosécurité :

Dans le cadre de l’application de l’arrêté biosécurité du 16 octobre 2018 dans les Pays de la Loire et suite aux réunions de concertation associant les représentants de la filière régionale porcine et du conseil régional, la DRAAF ont lanfé deux appels à projets spécifique biosécurité en filière porcine hors PDR.

Cet appel à projets vise à accompagner les investissements de clôtures en vue d’empêcher l’intrusion et le contact direct de suidés sauvages avec les suidés d’élevage, conformément à l’arrêté précité et son instruction technique DGAL/SDSPA/2019-389 du 15 mai 2019.
Il s’adresse aux élevages les plus exposés à ce type de risques : les élevages plein-air, en courettes ou sous hangars fermés par des murets ou barrières métalliques ajourées sur l’extérieur.
Il doit permettre de répondre aux besoins des petits élevages aux investissements modérés (non éligibles au PCAE).

Les sections porcines GDS Pays de la Loire ont décidé d’un accompagnement de 10% des dépenses éligibles en compément des 30% de l’Etat.