Toxoplasmose ovine

1. Quel est l’agent responsable ?

L’agent responsable de la toxoplasmose est un parasite intracellulaire appelé Toxoplasma gondii. Attention, l’homme peut se contaminer par l’ingestion de viande mal cuite issu d’animaux contaminés. Infection généralement bégnine chez les personnes en bonnes santé elle peut avoir des conséquences très grave chez la femme enceinte (mortalité fœtale, malformation…) ou chez des personnes immunodéprimées (syndrome grippal, crises d’épilepsie…).

 

2. Comment ça se transmet ?

La brebis s’infeste en conditions naturelles par l’ingestion de kystes de Toxoplasma gondii excrétés dans les matières fécales du chat.

Source : Institut de l’élevage

Le chat se contamine par ingestion de délivrance, de viande crue ou mal cuite, de rongeurs ou d’oiseaux infectés par le parasite. Ensuite il va excréter des œufs (Ookystes) très résistants dans le milieu extérieur (jusqu’à 2ans) essentiellement le mois suivant son infestation.

Les chèvres vont se contaminer en ingérant des aliments ou de l’eau souillés par des excréments de chats parasités.

Une Chèvre contaminée va contaminer sa descendance par voie transplacentaire.

 

3. Quels sont les symptômes ?

La toxoplasmose est une maladie avec des formes épidémiologiques et cliniques très variables en fonction de la souche impliquée. La maladie passe le plus souvent inaperçue chez l’adulte.

Chez les brebis gestantes, les conséquences sur la gestation sont différentes selon la période à laquelle la chèvre s’est infectée :

  • Début de gestation : mortalité embryonnaire précoce (pouvant être confondue avec de l’infertilité)
  • Milieu de gestation : avortements fréquents (momifications, mortinatalités)
  • Fin de gestation : rares avortements tardifs, naissance de nouveau-nés faibles mais viables et séropositifs

La contamination des adultes conduit à une immunité protectrice durable de sorte que les femelles ayant déjà avorté suite à la toxoplasmose ne ré-avortent généralement pas lors d’une nouvelle exposition.

Dans un troupeau naïf l’infection peut se traduire par une flambée d’avortements. Au cours des années suivantes les avortements sont généralement sporadiques et ne concernent que les femelles n’ayant encore jamais rencontrée le parasite (ex : primipares ou lot conduit séparément)

Fœtus momifié X. Berthelot (ENVT-Pathologie de la reproduction)

 

4.Comment établir le diagnostic ?

La maladie n’ayant pas de signes visibles sur les animaux, seul un taux d’avortement anormal peut orienter le diagnostic vers cette maladie. Le diagnostic de certitude se fait par PCR sur cerveaux d’avortons. Un diagnostic sérologique peut également être réalisé sur 5 femelles ayant avorté récemment (2 prises de sang à 15 jours d’intervalle).

Pour incriminer la toxoplasmose comme étant responsable de l’ensemble ou bien d’une partie des avortements au sein d’un élevage il faut qu’un des résultats d’analyse PCR soit positif ou qu’au moins 2 femelles sur 5 soient séropositives.

 

5. Comment maitrise la maladie dans mon cheptel ?

Dans un cheptel contaminé ; les mesures sanitaires suivantes doivent être mise en place :

  • Détruire les produits d’avortement : Il est possible de les brûler ou de les enfouir profondément en les recouvrant de chaux vive (au moins 60 cm pour les protéger des carnivores) ou en les mettant à l’équarrissage (préféré un bac pour y empêcher l’accès).
  • Isoler les femelles ayant avortées
  • Eviter la présence de chats (et surtout de chatons) dans l’élevage
  • Stocker les aliments (concentrés, céréales…) à l’abri des chats et autres nuisibles.

Lorsque la chèvre a été touché par le parasite, elle s’immunise. Cette immunité est durable car l’animal la conservera durant l’ensemble de sa vie

 

6. Comment l’éviter ?

Pour prévenir la maladie au sein d’un cheptel, il faut limiter la présence de chat sur l’élevage, éviter leur accès au stock d’aliments et éliminer les produits d’avortements.

Il existe en élevage ovin un vaccin OVILIS TOXOVAX pour réduire le taux d’avortement et de mortalité périnatale des agneaux dus à Toxoplasma gondii.

 

7. Les actions du GDS

Le GDS participe aux frais engagés sur les analyses à hauteur de 60% dans le cadre de recherche sur des avortements.