Épisode inhabituel de Schmallenberg …

L’hiver 2022-2023 a été marqué par des épisodes d’avortements plutôt de fin de gestation voire presque à terme, et/ou des problèmes de reproduction dans des cheptels de l’Est du Maine et Loire et certains élevages limitrophes : Sarthe et Indre et Loire.

Le cabinet vétérinaire du Lude a dans ce contexte suivi deux élevages touchés par une série de 7-8 avortements survenus successivement.

Les recherches effectuées à cette période ont mis en évidence le passage de Schmallenberg sur la totalité des vaches touchées (anticorps spécifiques au Schmallenberg).

D’autres cas ont suivi sur la fin de l’hiver et au printemps avec une nouvelle fois, le Schmallenberg en tant qu’agent responsable : c’est le cas d’un élevage de vaches Charolaises où deux avortements se sont produits et où deux prélèvements réalisés sur avorton se sont révélés positifs à ce virus. (Recherche PCR)

Les symptômes décrits sur ces épisodes et dans cette zone géographique semblent assez inhabituels pour cette maladie (pas de malformation des veaux etc.), d’autant plus que les vaches adultes semblent elles aussi touchées cliniquement avec une faiblesse généralisée.

 

Qu’est-ce que c’est ?

Le Schmallenberg est une maladie virale, liée à un virus appartenant à la famille des Orthobunyavirus, qui affecte les ruminants d’élevage (bovins, ovins, caprins) et qui ne présente pas de risques pour l’Homme.

 

La maladie, Comment se manifeste-elle ?

Elle se manifeste de deux manières selon le stade physiologique des animaux affectés :

⃝     La forme AIGUË : hyperthermie, perte d’appétit, chute de la production laitière, diarrhées.

⃝    La forme CONGÉNITALE : lors du passage du virus sur des femelles en début de gestation, des symptômes caractéristiques notamment des avortements spontanés ou des nouveau-nés sur lesquels peuvent être observés :

-Une malformation de la colonne vertébrale

-Une réduction des tendons du jarret

-Une déformation de la mâchoire

-Des troubles du port de la tête ou de son développement (absence ou réduction des hémisphères cérébraux)

-Troubles nerveux et du comportement sur nouveaux-nés

 

Comment se transmets-elle ?

Elle se transmets selon deux voies :

⃝    La voie externe : virus transmis par des insectes/moucherons qui ont le rôle de vecteur. Ainsi, c’est par l’intermédiaire d’un moucheron de type culicoïde (comme pour la FCO) que la contamination va se faire d’un animal à un autre. La diffusion de la maladie au sein d’un élevage va alors se faire rapidement et massivement.

⃝    La voie interne : virus transmis « in utéro », au cours de la gestation, de la mère vers son fœtus à travers le placenta. (Transmission non systématique)

 

Comment se diagnostique-elle ?

Un prélèvement de l’avorton ou du sang de la mère peut aider à mettre en évidence le passage du virus (isolement du virus par analyse PCR ou recherche d’anticorps spécifique)

 

Existe-il des traitements /mesures de lutte efficaces ?

Malheureusement, il n’existe aucun moyen de prévention ou de lutte contre cette maladie.

Le passage du virus au sein d’un troupeau permettrait l’acquisition d’une immunité solide et durable sur les animaux ayant été affectés.

Seuls la déclaration et le recensement des cas observés font partie des recommandations Nationales.

 

Les actions GDS :

Le Groupement de défense sanitaire du Maine et Loire n’a à ce jour, pas d’action spécifique contre le virus du Schmallenberg.

Toutefois, la prise en charge de recherche complémentaire à la recherche Brucellose en cas d’avortements, est réalisée à hauteur de 60 % des frais d’analyses.

Un dossier spécifique « caisse coup dur » peut être aussi étudié en cas de pertes économiques conséquentes dans l’élevage. (> 2800 € de pertes)

 

N’hésitez pas à contacter votre technicien de secteur pour plus de renseignements ou notre vétérinaire