La néosporose, une maladie abortive à ne pas négliger

La néosporose est une maladie due à un parasite causant des avortements chez les bovins. Cette parasitose est répandue largement dans le monde et est retrouvée dans quasiment 20 % des avortements chez les bovins en France selon les chiffres 2020 d’OSCAR (Observatoire et Suivi des Causes d’avortements chez les ruminants).

Un parasite qui se transmet de deux manières :

L’agent responsable de la néosporose, Neospora caninum, appartient à la grande famille des coccidies et fait intervenir deux hôtes pour son développement : le chien et le bovin. Le chien se contamine en mangeant le placenta des vaches porteuses du parasite. Il va ensuite les excréter dans ses matières fécales et ainsi contaminer l’alimentation ou l’eau des vaches qui vont à leur tour ingérer le parasite. La vache peut alors transmettre le parasite dans 90 % des cas à son veau lors de la gestation. En dehors des avortements, il n’y a pas de signe clinique chez les bovins adultes causés par la néosporose. Les veaux peuvent, eux, présenter des troubles nerveux.

Une vache naïve – c’est-à-dire n’ayant encore jamais rencontré le parasite – se contamine forcément par voie horizontale, c’est-à-dire par voie orale. Le chien atteint peut excréter de manière aléatoire et il n’existe pas de diagnostic fiable pour savoir si l’animal est responsable de la contamination. La suspicion de la néosporose va se faire lors de séries d’avortements, de troubles de la reproduction (avortement précoce) ou la présence de veaux ayant des troubles neurologiques dès les trois premiers jours de vie.

Les mesures de prévention à appliquer pour votre élevage :

Il n’existe pas de vaccin à ce jour. La prévention passe par la gestion des sources de la maladie :

– Contrôle à l’introduction d’animaux,

– Isolement des animaux ayant avorté,

– Gestion des placentas/délivrances en les écartant au plus vite de l’accès des chiens : bac équarrissage, trou et chaux vive, avant de les mettre dans la fumière.

– Réforme anticipée des vaches séropositives ou croisement en race mixte pour ne pas garder la descendance dans les troupeaux laitiers.

– Eviter au maximum que les chiens puissent déféquer dans l’alimentation des bovins

– Bannir la distribution des tontes de pelouse aux bovins.

-Transplantation d’embryon possible de vache donneuse séropositive sur une vache porteuse séronégative : le veau ne sera alors pas contaminé, l’inverse n’étant pas possible pour obtenir un veau sain. Cela permet de conserver si besoin la génétique d’une mère séropositive.

Concernant les mâles, il n’est pas prouvé qu’il puisse y avoir naturellement une transmission par le sperme donc la présence d’anticorps reste à ce jour difficile à interpréter concernant d’éventuelles conséquences.

Cette maladie a des conséquences sur les performances de reproduction d’un élevage mais beaucoup d’interrogations persistent sur une éventuelle implication sur les performances générales du troupeau (production, santé…).

Un appui technique et financier par votre GDS :

 Surveillance des troupeaux :

Le GDS Maine et Loire propose aux éleveurs laitiers un indicateur lait de tank réalisé au printemps afin d’évaluer précocement les élevages à risque de néospora.

Un soutien financier à hauteur de 60 % des frais d’analyse sur 15 femelles reproductrices est ainsi proposé aux élevages positifs.

Diagnostic suite à avortement

En cas d’avortement, le GDS indémnise à hauteur de 60% HT des frais d’analyse toute recherche néosporose : sérologie sur sang de la mère et/ou PCR sur encéphale d’avorton (PCR).

Plan d’assainissement

Les éleveurs engagés dans un plan néosporose suite à une circulation avérée du parasite (série d’avortements avec vaches séropositives, ou mise en évidence du parasite sur avorton/écouvillon) sont aidées financièrement sur les analyses sérologiques des femelles de plus de 8 mois.

La réforme des génisses considérées « infectées chroniques »  ou « verticalement » est dans ce cadre, indemnisée à hauteur de 200 euros pour une génisse laitière et 100 pour une génisse allaitante.

Biosécurité

Le GDS propose une aide de 100€ pour un bac d’équarrissage agréé par la SECANIM (voir la liste sur leur site internet) sur présentation de facture pour les éleveurs en plan d’assainissement.