Premiers cas de MHE en France

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Les premiers cas de Maladie Hémorragique Epizootique ont été détectés en France la semaine dernière dans les Pyrénées suite à des suspicions infirmées de FCO.

Qu’est-ce que la MHE ?

Il s’agit d’une maladie virale affectant les ruminants sauvages et domestiques, transmises par un vecteur de type Culicoide.

Le tableau clinique est proche de celui de la FCO : fièvre, amaigrissement, lésions buccales et respiratoires.

Le taux de morbidité est de l’ordre de 10% et celui de mortalité 1%.

les petits ruminants ne présentent pas de symptômes mais peuvent s’infecter et donc participer à l’expansion de la maladie.

Aucun vaccin existe à ce jour.

Où est-elle présente ?

C’est une maladie bien connue en Amérique du Nord depuis longtemps, elles touchent particulièrement le cerf de Virginie où le taux de mortalité atteint 25%.

Elle est présente en Tunisie depuis 2015, 2022 en Sicile et Sardaigne et plus inquiétant dans le Sud de l’Espagne depuis fin 2022. Sa propagation est Espagne était moindre jusqu’en Aout où des cas ont été détectés dans les Pyrénées espagnoles.

Réglementation de la MHE

La MHE est une maladie de catégorie E au regard de la LSA, soit à déclaration et surveillance obligatoire. Les pays concernés ont donc l’obligation de déclarer les éventuelles cas à la Commission Européenne et de surveillance l’expansion de la maladie sur le territoire dans l’espace et dans le temps.

Les conséquences sont les suivantes :

Mise en place d’une zone réglementée sur l’ensemble des communes situées dans un périmètre de 150 kilomètres autour des foyers

Dans cette zone, toute suspicion infirmée de FCO doit être analysée pour la MHE

Les bovins, ovins, caprins ou cervidés des établissements situés dans la zone réglementée ne peuvent sortir de cette zone.

Des dérogations sont possibles

    • Retour d’estive ;
    • Sortie directement vers un abattoir avec abattage dans les 24 heures suivant l’arrivée ;
    • Sortie possible pour d’autres motifs si application d’un traitement de désinsectisation efficace envers les culicoïdes 7 jours au moins avant leur départ de l’établissement (applicable qu’à partir du 2 octobre 2023 – Article 7)
    • A l’exportation selon les modalités définies par les pays tiers importateurs.

Les OPA françaises avaient alerté depuis 6 mois la DGAL afin qu’une déréglementation de cette maladie soient demandée à la Commission Européenne. Ce dossier n’avait pas avancé, des discussions sont en cours désormais mais n’aboutiront pas rapidement pour la sortie des broutards des zones règlementées dans les prochaines semaines.

L’Arrêté Ministériel est disponible en cliquant ici

Positions des pays tiers pour l’exportation

Pour ce que nous savons à ce jour sur l’exportation vers les pays tiers :

  • Algérie : frontière fermée pour tout animal vivant
  • Maroc : frontière fermée pour tout animal vivant
  • Israel : frontière fermée pour tout animal vivant
  • Tunisie : en attente des demandes d’importation de la part des opérateurs tunisiens

Expansion de la maladie sur le territoire national

La zone réglementée est issue d’analyses positives datant d’animaux en clinique début septembre (suspicion FCO infirmée) donc nous avons 3 semaines de retard sur le culicoide et l’expansion de la maladie. Il est donc fort probable que le zonage évolue rapidement. Le GDS des zones et voisins ont des suspicions en cours.

S’ajoute la résurgence de la FCO dans le Sud de Massif Central (proche de la zone règlementée MHE), nous ne savons pas si une éventuelle concomitance des deux virus sur un même élevage pourrait générer une clinique plus importante.