Anjou Myiases WOLHFAHRTIA 2020

Les Myiases à Wolhfahrtia Magnifica, un danger sanitaire aux portes des Pays de la Loire

Une parasitose, les Myiases à Wolhfahrtia Magnifica, connue dans les zones montagneuses, touche fortement depuis quelques années les éleveurs du Poitou Charentes, se rapprochant inexorablement des Pays de la Loire.

Des larves de mouches carnassières

Les myiases ne sont pas une problématique inconnue des éleveurs ovins, les larves de la mouche Lucilia Sericata sont endémiques de nos régions. A l’image d’un iceberg, la toison montre des zones de laine humide, brunâtres mais à l’écartement on retrouve des centaines de larves creusant des galeries dans l’épiderme.

Les asticots de Wolhfahrtia Magnifica se retrouvent eux préférentiellement au niveau de la vulve ou/et entre les deux onglons et mangent les chairs. La mouche pond directement des larves (pas de stade œuf) et touche préférentiellement les ovins mais pas que : bovins, équins, chiens peuvent être infestés.

Une productivité en chute

Avec les années, les éleveurs ont appris à détecter très rapidement les bêtes infestées : Si ça prend dans les pattes, la brebis va taper de la patte et la regarder sans arrêt ; et si elle en a à la vulve, la brebis tourne en rond, et essaie de se mordre. Il n’y a pas de mortalité si l’éleveur intervient tôt, les conséquences négatives de la maladie étant plutôt dues à une augmentation du temps passé à soigner les animaux, aux réformes anticipées liées aux séquelles de la maladie.

Les animaux touchés doivent être traités puis contrôlés 24 heures après l’apparition de la plaie et il faudra retirer si nécessaire les larves encore présentes à la pince à épiler. Attention, il ne faut surtout pas les laisser tomber au sol, sinon elles continuent leur cycle !

Des essais qui aboutissent mais un espoir coûteux.

Un Comité de Pilotage Wolhfahrtia – composé de professionnels de l’élevage et de la santé – s’est monté dans le but de comprendre cette maladie et de tester et définir les protocoles de traitement et de prévention. Celle-ci passe par une maitrise des facteurs de risque car aucune solution permettant une protection totale n’a été encore trouvée. Il est notamment indispensable de :

  • Maitriser les pathologies du pied (recours à une vaccination contre le Piétin),
  • Laisser une queue mi-longue à la coupe chez les ovins,
  • Tondre précocement
  • Mettre en place une couverture antiparasitaire sur toute la saison (5 à 6€ par brebis)

Comment s’en prémunir en Pays de la Loire ?

Dans les zones non infestées, il faut surtout faire attention aux introductions : déparasiter les animaux à leur arrivée et les surveiller pendant 7 à 10 jours. Le problème, c’est la précocité de dépistage de la maladie : par manque d’habitude, les premiers signes peuvent passer inaperçu. En revanche, 5j après le début des signes, c’est trop tard, les lésions sont déjà trop profondes ! Et surtout en cas de suspicion, il faudra emmener des larves auprès de son vétérinaire pour confirmation.

Face à ce nouveau danger, le GDS Maine et Loire reprogrammera une réunion d’information avec la présence d’experts et professionnels ovins initialement prévue le 3 avril dernier.

Myiases dans l’espace interdigité

Pôle Santé Animale Alliance Pastorale

 

Myiases dans la vulve

Pôle Santé Animale Alliance Pastorale