La paratuberculose est une maladie due à une mycobactérie. Celle-ci peut survivre longtemps dans l’environnement (plus d’un an), c’est une des raisons qui fait qu’il est difficile d’éradiquer cette maladie. On parle d’ailleurs de « maîtrise » de la maladie et non « d’éradication ».
Une maladie délicate à maitriser
Ce qui rend également la maîtrise compliquée, c’est que le veau se contamine (pour la plus grande partie) dans les premiers mois de vie mais qu’il ne sera souvent détectable en sérologie qu’à partir de l’âge de 2 ans environ. Tous ces facteurs font de la paratuberculose une maladie insidieuse qui nécessite, pour la maîtriser, la mise en place de pratiques rigoureuses par des éleveurs motivés : l’hygiène au vêlage (décapage, désinfection, paillage) reste un élément déterminant mais bien d’autres éléments doivent être pris en considération tels que le fait d’écarter rapidement les bovins positifs, l’alimentation, la gestion du parasitisme…
Un plan de maitrise proposé par votre GDS
Chaque éleveur adhérent au GDS est informé une fois par an du statut de son cheptel via un indicateur troupeau, basé sur des analyses de mélanges (lait du tank ou mélange de sérum sanguins prélevés lors de la prophylaxie. Vous recevez une interprétation des résultats d’analyses par courrier afin de situer votre élevage vis-à-vis du risque de présence (ou pas) de paratuberculose. En fonction du résultat, un plan de maitrise ou bien des analyses complémentaires en amont comme la PCR d’environnement (prélèvement réalisé par votre technicien GDS de secteur, frais d’analyse prise en charge à 100%) peuvent être proposés.
Le plan de maîtrise est un accompagnement poussé avec un audit complet en début de plan pour tenter de détecter les pratiques à risques et mettre en place les préconisations qui s’imposent. Notamment l’isolement et l’élimination des animaux porteurs de la maladie.
Avec le recul, nous constatons que, certains font le choix de finir d’engraisser l’animal pour pouvoir le valoriser au mieux. Le risque est la diffusion de la bactérie dans le cheptel si le bovin n’est pas parfaitement isolé et même la possibilité que l’animal déclenche « la phase clinique ». En effet, même si l’animal est porteur – et donc contaminant -, il n’entre pas systématiquement en phase clinique. Cette phase correspond à l’apparition des symptômes que sont une diarrhée profuse sans fièvre et un amaigrissement marqué de l’animal conduisant à la mort. Il n’y a pas de remède. Plus l’on garde longtemps l’animal, plus l’on risque le déclenchement de la clinique et la valeur économique de l’animal retombe alors à zéro…
Les éleveurs en plan sont également sensibilisés sur le fait de ne pas vendre en élevage d’animaux positifs (ce qui est logique) mais également des bovins issus d’animaux positifs. Ceux-ci ont des risques élevés de déclencher la maladie. De plus, le GDS préconise de ne pas vendre de reproducteurs tant que l’élevage est en plan. Cela constitue un risque non négligeable d’introduire la maladie dans d’autres cheptels.
La prévention : la meilleure des solutions !
Devant ces difficultés, la meilleure solution pour les élevages reste la prévention. Tester l’animal avant l’introduction avec le Kit Intro (BVD et paratuberculose) est un bon moyen de se rassurer. Néanmoins, les contrôles d’achat se font principalement par sérologie Elisa. Les anticorps sont produits tardivement par l’animal (après l’âge de 2 ans), la détection est ainsi limitée. Il vaut mieux connaitre le statut du cheptel naisseur pour augmenter ses « chances » d’introduire un bovin qui est sain de paratuberculose dans son cheptel (courrier du GDS).
Il existe des élevages engagés dans la garantie nationale paratuberculose qui réalisent régulièrement des analyses individuelles et qui sont suivis par le GDS. Ces élevages ont une probabilité très faible de présence de la maladie. Mais le coût des analyses individuelles limite hélas son utilisation à un nombre restreint d’élevages.
Une attestation de cheptel proposée par les GDS du Grand Ouest
Dans des cheptels bénéficiant d’indicateurs très favorables et répétés (inférieurs à 5% E/P en lait de tank de mélange et inférieurs à 10% en mélanges de 20 sérums), une analyse complémentaire PCR négative de l’environnement, apporte un niveau garantie très intéressant. Cela permet de valoriser le statut du cheptel vendeur vis-à-vis de la paratuberculose et de sécuriser l’achat. De nombreux élevage peuvent être concernés par cette méthode réalisée à partir de simple mélange. Et le coût reste en effet très abordable.
Le GDS mise aussi, dans un avenir assez proche, sur des index génomiques qui permettront de sélectionner des animaux plus ou moins résistant ou sensible à la paratuberculose (dans un premier temps, cela sera accessible pour les races Prim’holstein et normande).
Plaquette Attestation Paratuberculose Grand Ouest
Boris Thomas, Technicien GDS49
